Le deuxième rendez-vous africain des investissements a tenu toutes ses promesses. Le bilan montre que l’Afrique est bancable. Organisé du 11 au 13 novembre à Johannesburg par la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Africa Investment Forum (AIF) a drainé des investissements records. «Nous avons signé 56 contrats d’une valeur de 67,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 44% par rapport à l’année dernière».

Sur les 56 transactions, 52 ont obtenu l’aval des investisseurs. Le volume des contrats approuvés est de 40,1 milliards de dollars contre 38,7 milliards de dollars l’an dernier. «Promesses faites, promesses tenues» a à plusieurs reprises déclaré le président Adesina sous les applaudissements des délégués. Les projets signés couvrent 25 pays. «Maintenant, le travail acharné commence pour accélérer le processus de closing financier», a déclaré le président Adesina.

Cette deuxième édition a aussi battu le record d’audience avec 2221 participants de 109 pays dont 61 de l’extérieur de l’Afrique. La Banque Africaine de Développement montre que l’Afrique est bancable.
Des projets emblématiques
Retenons parmi les projets emblématiques, l’accord de concession pour le Sky Train d’Accra, d’une valeur de 2,6 milliards de dollars. Il s’agit du plus grand projet privé incluant un concessionnaire africain.
Autre grand projet ayant fait l’objet d’une signature lors de ce forum, le projet route, rail pont entre Brazzaville et Kinshasa. Après les premiers accords techniques entérinés l’année dernière et le lancement des études de faisabilité grâce au financement de la BAD et aux concours des deux États, ce complexe connaît une nouvelle poussée avec la signature lors de la deuxième édition de l’AIF d’un accord inter-étatique essentiel pour le démarrage des travaux entre, côté RDC, la vice-premier ministre, ministre du Plan, Élysée Munembwe et, côté congolais, Jean Jacques Bouya, ministre de l’Aménagement, de l’Équipement du territoire et des Grands Travaux.

Le secteur de l’industrie extractive n’était pas en reste avec la présentation du mega projet de 24 milliards de dollars de Total sur le champ «Area 1» au marge du Mozambique.

Également parmi les accords importants signés, la structuration de 600 millions de dollars (financements long) pour l’organisme ghanéen en charge du cacao (COCOBOD). Ou encore le mémorandum d’entente (2 milliards de dollars) entre la société américaine de financement du développement (DFC) et la Banque africaine de développement (BAD). Ainsi, la DFC et la Banque Africaine de Développement visent à investir ensemble 2 milliards de dollars, l’objectif étant de mobiliser 3 milliards de dollars supplémentaires du secteur privé parallèlement à leurs investissements. Cela représenterait un investissement total de 5 milliards de dollars dans des projets de développement régional.

Cette forte mobilisation constatée à Johannesburg rejoint la dynamique d’Abidjan. «Il y a près de deux semaines, le Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement a approuvé une Augmentation générale du capital de la Banque à hauteur de 125 %. Son capital a ainsi augmenté de 115 milliards de dollars, passant de 93 milliards de dollars à 208 milliards de dollars. Il s’agit de la plus forte augmentation de capital de l’histoire de la Banque depuis sa création en 1964», rappelle le président Adesina.

Pour un continent qui compte plus de 1 800 milliards de dollars d’actifs sous gestion, l’urgence est de mobiliser les financements domestiques afin de faire face à un déficit annuel de financement des infrastructures estimé entre 68 et 108 milliards de dollars. «Il faut impérativement mobiliser les investisseurs institutionnels», a répété le président Adesina. «Par conséquent, a-t-il insisté, nous devons élaborer des projets plus bancables, concevoir un plus grand nombre d’instruments d’atténuation de risques et harmoniser notre offre de produits en tant que banques multilatérales de développement et institutions financières».
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