(Agence Ecofin) – Les défauts de remboursement sur des prêts accordés aux individus et aux ménages au Kenya ont significativement augmenté pour atteindre 52,3 milliards de shillings à fin juin 2019. Cette situation survient dans un contexte où l’économie kényane a connu des suppressions d’emplois et une faible progression au niveau des salaires, laissant des milliers de personnes prises au piège de la dette.

La revue économique du deuxième trimestre 2019, publiée par la Banque centrale du Kenya (CBK) montre en effet, que les défauts de remboursement sur les prêts non garantis accordés aux individus et aux ménages ont bondi de 3,6 milliards de shillings au cours de la période de trois mois se terminant à juin 2019. C’est la plus forte augmentation de défaillance sur la période en comparaison aux autres secteurs.

 Il faut dire que l’octroi de crédit aux particuliers est courant dans ce pays. Il est galvanisé par une politique qui a mis en place des crédits bureaux permettant aux banques de réduire au maximum l’asymétrie d’information. Dans ce contexte, des milliers de travailleurs ont contracté un total de 712 milliards de shillings de prêts pour des besoins de court terme comme l’achat de meubles, de véhicules et les dépenses familiales urgentes telles que les soins de santé.

Trois principales raisons peuvent expliquer cette hausse des défaillances. Les données économiques kényanes sur l’emploi montrent que seulement un peu plus de 75 000 emplois ont été créés en 2018 ; un niveau inférieur aux 114 000 de 2017. C’est le plus faible niveau de création d’emplois depuis 2012 et il faudra suivre l’évolution de 2019.

Aussi, ces données ne rendent pas compte de la création nette d’emplois qui inclut le nombre d’emplois supprimés. En effet, la croissance économique que connaît le Kenya ne s’est pas traduite par une hausse de revenus des entreprises. Plusieurs d’entre elles ont dû se séparer de leur personnel pour réduire leurs propres charges.

Enfin, non seulement le nombre de salariés n’a pas augmenté au même rythme que les années antérieures, mais aussi la hausse des prix au sein de l’économie s’est montrée vigoureuse avec une accélération d’au moins un point de pourcentage entre 2017 et fin novembre 2019. Toute chose qui a impacté le pouvoir d’achat, et finalement la capacité à rembourser des emprunteurs.