Par Muhammad Nabil, Responsable de la Stratégie des start-ups et des partenaires chez Microsoft 4Afrika.
Ce n’est plus un secret que la croissance de l’Afrique est entre les mains des entrepreneurs et des start-ups. Pendant de nombreuses années, les organisations des secteurs public et privé ont débattu de la nécessité de créer un écosystème plus porteur pour les entrepreneurs, en minimisant les formalités administratives et en optimisant les ressources permettant à l’innovation de prospérer et aux entreprises de se développer.
En 2018, une grande partie de cette discussion s’est traduite par des actions positives et des étapes marquantes. La Tunisie, par exemple, a adopté une loi sur les start-ups, un cadre juridique encourageant l’esprit d’entreprise et améliorant l’accès au financement, aux marchés et aux nouvelles technologies.
Cela a inspiré plus de 60 acteurs de l’écosystème d’innovation sénégalais qui se sont réunis pour rédiger à Dakar un projet de loi sur la création de start-ups, contenant de nombreuses recommandations en matière de politique fiscale, de financement, et sur la promotion de la collecte et du partage de données permettant aux entrepreneurs de développer de meilleurs plans d’affaires.
Le message des start-ups d’Afrique est clair : tout au long de leur cycle de vie, elles ont besoin d’un ensemble défini de ressources pour évoluer et se développer.
Ce dont les entreprises ont le plus besoin pour développer leurs activités, ce n’est pas seulement l’accès au financement, mais aussi l’accès à la technologie, aux marchés, à l’information, aux compétences et aux services
Et la meilleure manière de fournir ces ressources consiste à créer des partenariats. Les partenariats permettent de regrouper des facilitateurs pour les petites entreprises – des banques aux entreprises de télécommunications – pour associer leurs ressources et créer des offres sur mesure pour les jeunes entreprises. Cela évite aux entrepreneurs le casse-tête d’aller chez plusieurs fournisseurs pour chaque besoin et permet à chaque partenaire d’avoir un impact sur un plus grand nombre de start-ups.
En 2017, par exemple, Liquid Telecom a associé son vaste réseau aux solutions commerciales de Microsoft pour fournir ainsi des services de cloud à des entreprises de toutes tailles en Afrique. Pour les petites entreprises, cela inclut une offre « Business in a Box », qui fournit une boîte à outils cloud d’applications et de connectivités pertinentes.
Les avantages ne sont pas que pour les start-ups
De plus en plus d’organisations réalisent que ces partenariats présentent un double avantage. Alors que les start-ups ont accès à des ressources et à des moyens pour se développer, de plus grandes organisations peuvent accéder à l’agilité des start-ups et à leurs produits innovants. Ce faisant, elles peuvent améliorer leurs propres offres, atteindre de nouveaux clients et même accéder à des marchés inexploités
À la fin de 2018, par exemple, la société de financement africaine COFINA s’est associée à Ma Tontine, une start-up sénégalaise de fintech qui fusionne le monde des tontines et du numérique pour favoriser l’inclusion financière. Grâce à ce partenariat, COFINA facilitera l’accès à des prêts de faibles montants et à d’autres services financiers aux membres de groupes d’épargne traditionnels.
De la même manière, au Rwanda, RwandaOnline s’est associé à la nouvelle entreprise N-Frnds pour fournir des services d’administration en ligne via USSD, élargissant ainsi leur portée aux communautés périphériques.
Microsoft est un autre partenaire de N-Frnds, et les deux organisations se sont associées pour devenir des partenaires commerciaux. N-Frnds est connectée à un réseau mondial de 120 millions de clients, tandis que nos produits sont commercialisés sur leurs plateformes et auprès de leurs publics. C’est du gagnant-gagnant pour tous.
Offrir des packages exclusifs aux PME et aux start-ups donne également aux organisations un avantage concurrentiel et la capacité de séduire un très grand nombre de consommateurs. Les PME au Sénégal, par exemple, représentent environ 90 % de toutes les entreprises. C’est l’une des raisons pour lesquelles les opérateurs de téléphonie mobile prennent en charge ou exploitent plus de 14 % des pôles technologiques actifs en Afrique aujourd’hui.
Un village
Comme il faut un village pour élever un enfant, il faut donc un écosystème pour faire croître et développer une entreprise. Les petites entreprises sont déjà un moteur essentiel de la croissance économique et de la création d’emplois au Sénégal. Imaginez simplement la contribution qu’elles pourraient apporter si davantage d’organisations travaillaient ensemble pour permettre une croissance réelle et durable.