Un communiqué parvenu à notre rédaction renseigne que la Banque africaine de développement et ses partenaires ont lancé un nouveau fonds pour le renforcement des politiques d’inclusion financière numérique.
Et son objectif consiste à donner accès aux services financiers numériques à quelque 332 millions d’Africains de plus.
D’après le document susmentionné, la Banque africaine de développement et ses partenaires ont procédé mercredi au lancement officiel du Mécanisme africain d’inclusion financière numérique (ADFI) conçu pour contribuer à la sécurité et au développement des transactions financières numériques en Afrique.
« Le Fonds, dont le lancement officiel a eu lieu lors des Assemblées annuelles de la Banque à Malabo, en Guinée équatoriale, est parrainé par la Fondation Bill-et-Melinda-Gates, l’Agence française de développement (AFD) et le gouvernement du Luxembourg, qui en sont les premiers donateurs », indique-t-on dans le document.
D’après la source, son objectif consiste à donner accès aux services financiers numériques à quelque 332 millions d’Africains de plus, dont 60 % de femmes. Le fonds mobilisera 100 millions de dollars américains en dons et 300 autres millions de dollars sous forme de dette sur les ressources en capital ordinaires de la Banque d’ici 2030, destinés à développer les services financiers électroniques pour les communautés à faible revenu.
« Nous pensons qu’avec les bons investissements dans l’innovation et une croissance numérique menée intelligemment, les obstacles à l’inclusion financière seront surmontés et de meilleures perspectives économiques se présenteront pour tous », a déclaré Akinwunmi Adesina, président de la Banque africaine de développement d’après le document.
Toujours d’après la source, les interventions reposeront sur quatre éléments centraux : les infrastructures, dont des dispositifs de paiement numérisés et interopérables ; des produits et des innovations numériques ; la réforme et l’harmonisation des politiques et des réglementations ; et le renforcement des capacités. Elles contribueront à la réduction de l’écart entre les hommes et les femmes en matière de transactions financières.
« L’Afrique a connu une forte croissance du nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles au cours de la première moitié de la décennie, ce qui a entraîné une brutale progression de la quantité d’outils et de services numériques innovants disponibles sur le continent. Et, pourtant, les retombées n’en sont pas également partagées. On estime qu’en Afrique, seulement 43 % des adultes possèdent un compte bancaire », renseigne la source.
« L’inclusion financière réalisée au moyen de modèles de services financiers numériques est à la fois une puissante stratégie de lutte contre la pauvreté et un moyen de dynamiser un développement durable des économies nationales et régionales », a déclaré Michael Wiegand, directeur du programme « Services financiers pour les personnes démunies » à la Fondation Bill-et-Melinda-Gates.
La source précise que le projet inaugural de l’ADFI, qui sert de projet pilote à la facilité, consiste en une subvention de 11,3 millions de dollars américains de la Fondation Bill-et-Melinda-Gates à la Banque et à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest. Elle permettra la création d’un système de paiement numérique interopérable grâce auquel les usagers pourront envoyer et recevoir de l’argent à partir de portefeuilles mobiles, et de ces portefeuilles vers d’autres comptes numériques et bancaires.
« Avec l’ADFI, nous sommes convaincus que nos efforts communs peuvent contribuer efficacement à l’élimination des obstacles qui continuent à retarder le développement des services financiers numériques en Afrique. Une des clés de voûte des systèmes financiers inclusifs et durables, il permettra le développement de la prestation de services financiers numériques de qualité auprès des populations mal desservies. L’AFD se félicite de l’attention particulière portée à l’inclusion financière numérique des femmes lors de l’évaluation des projets que nous devons épauler », a déclaré Sébastien Minot, responsable adjoint pour l’Afrique de l’AFD.
L’ADFI collaborera avec des banques et des institutions financières non bancaires, des opérateurs de réseaux mobiles, des prestataires de services de paiements et de virements, des sociétés de technologie financière, des ministères, des organismes de réglementation et des organisations économiques régionales.
« Le Luxembourg estime que la réduction de la pauvreté et la cohésion sociale vont de pair avec l’autonomisation économique et l’inclusion financière. L’ADFI apporte au Luxembourg une excellente plate-forme pour lui permettre de combiner son orientation vers l’inclusion économique et son orientation Fintech au profit des populations démunies en Afrique », a affirmé Georges Heine, gouverneur suppléant de la Banque africaine de développement représentant le ministère des Finances du Luxembourg.
Un panel de trois membres comprenant Pierre Guislain, le vice-président de la Banque en charge du secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation, a discuté des modalités, des politiques nécessaires devant être mises en place et des difficultés susceptibles d’être rencontrées pour permettre au fonds d’atteindre ses objectifs.
Les deux autres participants étaient Vanessa Moungar, directrice du Département du genre, des femmes et de la société civile de la Banque, et Konstantin Peric, directeur adjoint des services financiers pour les personnes démunies à la Fondation Bill-et-Melinda-Gates.
M/DIA