Le Rapport 2020 sur les flux financiers illicites et le développement durable en Afrique de la conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), révèle que la fausse facturation dans le commerce international de l’Afrique représenterait un montant annuel de 30 à 52 milliards de dollars.
« La fausse facturation dans le commerce international de l’Afrique représenterait, selon diverses estimations, un montant annuel de 30 à 52 milliards de dollars. Les gouvernements africains ne disposent que de peu d’informations géologiques alors que les compagnies minières peuvent se procurer des données privées sur les réserves minières ; cette asymétrie d’information rend le secteur extractif encore plus propice à la constitution de flux illicites », explique-t-on dans le rapport.
D’après a source, les estimations des réserves potentielles disponibles en Afrique sont toutes approximatives car les données indispensables à une évaluation robuste des ressources minérales et métalliques du continent font gravement défaut (World Bank, 2017b). Comme signalé au sujet de l’or, la contrebande concerne surtout des produits de grande valeur pour un faible poids (Unctad, 2016).
Et le document de rajouter : « Le risque de contrebande s’accentue en cas de hausse rapide de la demande de substances minérales rares et les pays riches en telles substances devraient donc avoir pour priorité de renforcer la gouvernance dans ce secteur et de faire procéder aux études géologiques exhaustives requises. L’incertitude entoure la qualité des statistiques du commerce international de l’Afrique, intra-africain en particulier ».
D’après le document, l’analyse des métadonnées de la base de données Comtrade des Nations Unies devrait permettre de cerner le champ couvert par les statistiques du commerce international, mais tel n’est pas le cas du fait que les données que contient cette base ne sont ni complètes ni cohérentes.
« La fréquence de déclaration et la qualité des données commerciales d’un pays sont fonction de sa capacité institutionnelle, tout comme l’est le degré de probabilité de flux financiers illicites sortants liés au commerce ; les chiffres estimatifs présentés dans ce chapitre sont donc inférieurs aux chiffres réels car les pays les plus exposés à la fausse facturation dans le commerce international sont aussi les plus susceptibles de déclarer des statistiques commerciales de médiocre qualité et d’être exclus d’une étude parce qu’ils n’ont pas communiqué de statistiques du tout ou seulement pour un trop petit nombre d’années (dans l’échantillon ne figurent que les pays pour lesquels au moins 10 observations ont pu être effectuées pour la période 2000-2018) », mentionne le rapport.
Il précise que seuls 45 des 54 pays africains déclarent leurs données commerciales de manière continue