Dans le cadre de son plan d’action pour dénoncer la situation difficile que traverse actuellement la Poste, Le Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (Sntpt) a décrété hier  un « mercredi  rouge » qui est largement suivi à travers les bureaux de Poste du Sénégal. Partout, c’est le port généralisé de brassards rouges et même les devantures des bureaux de Poste ne sont pas épargnées par les brassards rouges.

 « Aujourd’hui, nous avons décrété le mercredi rouge de la Poste qui rentre dans le cadre d’un plan d’action qui a commencé depuis un mois. Depuis un mois, nous sommes en train de dérouler un plan d’actions. Nous avons commencé par des assemblées générales un peu partout dans le réseau postal et à travers les régions. Nous avons décrété donc cette journée de port de brassards rouges sur l’ensemble du réseau postal. Comme cela s’est fait ici à Dakar, dans tous les bureaux de poste au niveau des régions également, tous les postiers sont en rouge », a souligné M. Oumar Abdou Diop, secrétaire administratif du Syndicat national des travailleurs des Postes et télécommunications (Sntpt).

Selon M. Diop, les postiers sont en rouge pour manifester leur râle-bol,  pour exprimer leur désarroi, pour exprimer leurs inquiétudes par rapport à la situation très difficile que traverse la Poste.

« Une situation difficile due à une mal gouvernance qui persiste au niveau de la Poste depuis plus de deux décennies. Tous les directeurs généraux qui se sont succédés, leur magistère est caractérisé par une malgouvernance qui est en train de plomber l’activité de la Poste et de menacer les emplois au niveau de la Poste, de manifester leur râle bol par rapport aussi à la passivité de l’Etat, par rapport à la volonté de l’Etat de vouloir à petit feu tuer la Poste », dira M. Diop.

Et M. Diop de rajouter : «  L’Etat reste devoir à la Poste 50 milliards ont 20 milliards au titre de la rémunération du service public et 36 milliards  au titre du payement des bourses de sécurité familiale. L’Etat est responsable puisque c’est l’Etat qui nomme les directeurs généraux et depuis plus de 15 ans, aucun corps de contrôle de l’Etat n’est venu à la Poste pour contrôler la gestion et les finances de la Poste ».

Il estime que la « malgouvernance persiste » et ils ont signé au directeur général que la voie qu’il a prise n’était pas bonne.

« C’est une inquiétude par rapport à sa façon de gérer cette boîte qui se manifeste par une gabegie, par un copinage, par des pratiques qui ne sont pas des pratiques  pas du tout catholiques. Cela impacte négativement sur les finances  de la Poste », dira-t-il.

M. Diop souligne qu’ils ont adressé des correspondances au Président de la République pour une audience mais jusqu’à présent, c’est sans réponse.

Il a tenu à préciser que la situation de la Poste est plus que critique. « Elle  est très noire et les postiers sont inquiets pour leur emploi. Il y a 4300 postiers au niveau de la Poste, qui sont aujourd’hui menacés. 4300 emplois qui sont en péril, 4300 pères de famille qui sont menacés par rapport à leur emploi. Les difficultés continuent d’inquiéter les postiers, de tant plus que nous connaissons maintenant des retards dans le payement es salaires, des retards dans le payement de nos différentes avances », a laissé entendre M. Diop.

Selon lui, ils n’ont pas Jusqu’à présent reçu les salaires du mois de juin.