Le ministre de l’agriculture de la souveraineté alimentaire et de l’Elevage, M. Mabouba Diagne a présidé le mardi 30 avril 2024 l’Atelier de restitution de la Revue à mi-parcours du Programme conjoint Sahel en réponse aux défis COVID-19, conflits et changements climatiques (SD3C), organisé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA). 3000 ménages sénégalais ont bénéficié des activités du programme.

La cérémonie présidée par le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Elevage du Sénégal a réuni des représentants des gouvernements des pays bénéficiaires du programme ainsi que des parties prenantes régionales, bilatérales et multilatérales.

Rappelons que le FIDA, en collaboration avec la FAO, le PAM, les Pays-Bas, l’Italie et l’Irlande, a mis en œuvre depuis 2020, le Programme SD3C, qui est une initiative régionale visant à renforcer la résilience et à créer des opportunités pour 850 000 petits producteurs agricoles vivant dans les zones transfrontalières du Sénégal, du Burkina Faso, du Mali, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad.

M. Bernard Hien, directeur régional division Afrique de l’Ouest et du Centre, département de la gestion des programmes du FIDA, a souligné : « Au Sénégal, 3000 ménages ont bénéficié des activités du programme, 40 hectares de terre dégradées, ont été restaurées, un marché transfrontalier a été réhabilité, un marché au bétail, deux boutiques pastorales ont été construits ».

Il estime que le développement du Sahel est un défi qui ne peut être relevé seul ou de manière non coordonnée. Et ils sont obligés d’agir ensemble pour réenclencher la croissance économique, le développement agro-pastoral et le commerce transfrontalier tout en bâtissant la résilience de nos communautés.

Il poursuit : « La croissance économique reste insuffisante pour fournir l’éducation, les emplois, les services publics nécessaires à l’amélioration de la vie quotidienne. Les situations de fragilité compliquent l’éradication de la pauvreté et de la faim et créent de nouvelles vulnérabilités. 80% de la population vit en situation de pauvreté extrême. La plupart travaillent dans l’agriculture, sous des températures qui augmentent 1.5, soit plus vite que le taux mondial. La faim a triplé et quelques 45 millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire, 40% des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance ».

M. Mabouba Diagne, ministre de l’agriculture de la souveraineté alimentaire et de l’Elevage, a précisé : « En 2020, à la demande des gouvernements du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal, le fonds international de développement agricole (FIDA), a lancé un programme régional innovant sur 6 ans (2021-2026), conçu pour répondre à la hausse de l’insécurité alimentaire résultant de la triple crise du covid-19, des conflits régionaux et du changement climatique ».

Selon le ministre de l’Agriculture, le SD3C vise à améliorer les opportunités agricoles et pastorales au Sahel en renforçant et en sécurisant les corridors économiques ruraux transfrontaliers et en renforçant la résilience de 860 ruraux et leurs institutions.

Il estime que le programme SD3C mis en œuvre conjointement par les agences alimentaires te agricole des Nations-Unies basées à Rome, la FAO, le FIDA et le PAM, va leur permettre de tirer à partir des compétences spécifiques de chacune de ces institutions.

« Le SD3C a obtenu des premiers résultats très encourageants. La premiére phase a permis et au Sénégal d’améliorer la résilience aux chocs de climat, améliorer la production agricole et pastorale, améliorer leurs revenus, réduire les conflits locaux grâce à une amélioration et la cohésion sociale, capital social et aussi permettre la négociation au niveau communautaire des modalités de gestion des ressources naturelles », dira le ministre de l’agriculture.

Quant à M. Robert Guéi, directeur sous-régional pour l’Afrique, représentant pour le Sahel au Sénégal de la FAO, il affirme : « Le SD3C est né de la volonté des pays membres du Sahel et des agences des Nations-Unies basées à Rome. Cette volonté est de s’attaquer aux chocs multiples et aux défis complexes liés à l’agriculture pastoralisme dans notre région au niveau du Sahel. Nous savons tous les difficultés que les populations rencontrent. Nous avons besoin d’un programme à impact dans cette région et cela nous permet de partir des petits projets ».

10 millions de personnes encore en insécurité alimentaire au Sahel

Mme Margot Van Der Velden, directrice régional PAM pour l’Afrique de l’Ouest, a tenu à préciser : « La situation alimentaire dans la région, reste difficile, on a eu les derniers résultats des cadres harmonisés, on a constaté qu’il y a 10 millions de personnes encore en insécurité alimentaire dans les pays au Sahel et en même temps, il y a énormément d’enfants malnutris avec des problèmes de climat, d’insécurité, on a quelques défis devant nous mais il y a énormément de volonté politique et de vision politique et d’énormes potentialités devant nous. Je crois que, c’est à nous partenaires d’accompagner le gouvernement. On a travaillé dans le programme SD3C dans une phase 1, on a montré que ces genres de programmes en accompagnant les gouvernements, apportent des résultats. On a apporté des résultats par rapport à la gestion d’eau, l’augmentation de la végétation, augmenter la cohésion sociale dans les zones en difficultés de sécurité ».