D’après le communiqué parvenu à notre rédaction, le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), par le biais de son initiative phare, Initiative pour améliorer l’accès des femmes au financement en Afrique (AFAWA) et en collaboration avec l’Initiative de financement des femmes entrepreneures (We-Fi), a signé une convention de financement de 4 millions de dollars à ONU Femmes pour soutenir l’accès des femmes entrepreneures aux marchés publics en Afrique de l’Ouest.
« La convention de financement la plus importante jamais signée par la Banque à ONU Femmes va soutenir la réforme visant à améliorer l’accès des entreprises dirigées par des femmes aux marchés publics et le développement d’initiatives d’approvisionnement sensibles au genre, dans le cadre de programmes inclusifs de relance Covid-19 au Sénégal, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Nigéria », précise le document.
« La Banque est extrêmement fière d’avoir signé ce projet en partenariat avec ONU Femmes grâce au financement de l’initiative AFAWA. Nous nous engageons à libérer le potentiel entrepreneurial des femmes et à les voir grandir. Nous sommes convaincus que ce projet à fort impact va offrir de grandes opportunités aux femmes entrepreneures au Sénégal et dans la région », a déclaré Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale de la région Afrique de l’Ouest de la Banque, lors de la cérémonie de signature ce jeudi 27 janvier 2022.
Oulimata Sarr, directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et Akin-Olugbade ont signé l’accord de collaboration, lors d’une réunion qui s’est tenue à l’hôtel Terrou-Bi à Dakar, au Sénégal. Cette signature a eu lieu en présence du Président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr. Akinwumi A. Adesina, en visite officielle au Sénégal, et Amadou Hott, ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
D’après la source, les marchés publics représentent une part énorme de la demande mondiale de biens et de services – une industrie de plusieurs milliards de dollars représentant 15 à 30% du PIB mondial. Cependant, les entreprises appartenant à des femmes n’ont accès qu’à 1 % des marchés publics. Et en Afrique de l’Ouest, les femmes restent sous-représentées en tant qu’entrepreneures accédant aux opportunités de marchés publics. Une étude d’ONU Femmes a révélé qu’au Sénégal, par exemple, moins de 10 % des femmes entrepreneures sont au courant de la législation positive sur les marchés publics visant à accroître l’engagement des femmes, et moins de 5 % ont déclaré qu’elles sont pleinement conscientes du processus et des modes de passation des marchés publics.
Oulimata Sarr a célébré le partenariat stratégique entre ONU Femmes et le Groupe de la Banque africaine de développement.
« Ce projet arrive au bon moment car les femmes entrepreneures doivent être soutenues pour la relance à la suite de la pandémie de Covid-19. Les secteurs public et privé ont un rôle essentiel à jouer pour permettre aux entreprises appartenant à des femmes d’accéder à des contrats plus importants. En plus des interventions au niveau des pays au Nigeria, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, le projet va travailler avec les institutions régionales pour influencer les processus continentaux clés qui sont importants pour l’accès des femmes entrepreneurs aux marchés, tels que la mise en œuvre de la Zone de Libre-Echange Continental Africaine (ZLECA). » a-t-elle déclaré.
Dans le cadre de ce projet, ONU Femmes va travailler avec les agences nationales d’approvisionnement, les départements des petites et moyennes entreprises, ainsi qu’avec les femmes entrepreneures. Le projet vise à améliorer la législation et à améliorer les capacités des femmes à accéder aux appels d’offres publics – en veillant à ce que les femmes soient dotées de compétences techniques afin d’accéder aux opportunités de passation de marchés. Le projet contribuera également à atténuer l’impact de la crise sanitaire en aidant les petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes à améliorer leurs compétences pour gérer leurs activités en ligne, opérer à distance et ajuster leurs modèles commerciaux, y compris en explorant les possibilités d’innovation.