Les 7 facteurs explicatifs

Après la crise sanitaire et les difficultés d’approvisionnement notées dans les chaînes de valeur mondiale, avec ses effets inflationnistes, faut-il craindre une crise financière mondiale ? 

Tout porte à le croire lorsqu’on analyse la philosophie globale, les méthodes et les outils de la finance conventionnelle. Sans oublier le décryptage des cycles économiques naturels. 

Les 7 points qui nous font craindre la survenance d’une crise financière mondiale sont présentés ci-après :

1 L’argent demeure toujours un output au lieu d’être un input dans les systèmes économiques. Ça reste toujours une fin en soi au lieu d ‘être un moyen au service de l’humanité.

2 La sphère financière de l’économie continue, avec ses composantes de spéculation, de volatilité boursière et de marchés à terme de saper la solidité des fondements de l’économie réelle. Il y’ a trop d’instruments à risques qui circulent dans le monde. L’économie et l’éthique doivent aller de pair.

3 De nombreuses initiatives novatrices et potentiellement génératrices de valeur ajoutée pour le monde, restent en marge des systèmes de financement. Une bonne partie de la population mondiale de plus en plus pauvre n’a pas accès au crédit.

4 L’immobilisation voire la thésaurisation de liquidités importantes dans des paradis fiscaux de plus en plus opaques sapent les relances économiques nécessaires et accroissent les inégalités.

5 Les niveaux d’endettement de plus en plus élevés des agents économiques mondiaux dans un contexte de ralentissement économique rendent vulnérables les mesures de relance.

6 La déconnexion de la Russie du système financier international dans un contexte de forte interconnexion des économies laisse craindre un effet de contagion qui pourrait augmenter les actifs toxiques dans le monde.

7 L’entrée du monde depuis 2019 dans un cycle économique de dépression qui pourrait durer 7 ans. Dans un tel contexte de survie, le facteur consommation devrait être privilégié dans les politiques économiques. La vraie relance de l’économie mondiale et le retour à la prospérité devraient intervenir de notre point de vue vers 2027.

Autant de facteurs qui plaident en faveur d’une crise financière internationale.

Le moment n’est -il pas venu de repenser un capitalisme prédateur et peu éthique ?

Magaye GAYE

 Economiste International

Professeur à l’Institut Supérieur de Gestion de Paris