Le Ministre des Affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur, Me Aïssata Tall Sall, a organisé ce jeudi25 août 2022 un déjeuner de presse pour présenter le bilan à mi-parcours du mandat du Président Macky Sall à la tête de la présidence de l’Union africaine. Selon le ministre des affaires étrangères, le Président Sall a réalisé beaucoup de choses malgré la situation difficile qu’il a héritée. Création d’une agence de notation africaine, Souveraineté vaccinale, l’adhésion de l’Afrique au G20, ces priorités de Macky Sall.
Dès l’entame de son discours, Me Aïssata Tall Sall a affirmé : « La Présidence du Président Macky Sall à l’Union africaine, nous avons proposé en début de mandat de pouvoir rendre compte et de pouvoir dire au fur à mesure de l’exécution de ce mandat, où est-ce nous en serions sur les grandes lignes, sur ce que nous avons pu faire et peut être aussi sur ce que nous n’avons pas pu faire parce que, en matière de mandat de l’Union africaine comme en matière de journalisme, c’est l’urgence qui dicte le rythme et c’est l’événement qui finalement fait sa voie ».
Selon le ministre des affaires étrangères, il y a des choses que le Président Macky aurait souhaité faire, auxquelles, il voulait d’ailleurs pour une grande part consacrer ce mandat.
« Mais malheureusement, l’actualité nous a rattrapés et des urgences nous ont rattrapés. Et il a dû déporter son action, ses interventions sur ces points comme vous les aurez appelés vous-même les points chauds à travers le monde », a laissé entendre Me Aïssata Tall Sall.
Elle rajoute : « Donc, voilà pourquoi, aujourd’hui à mi-parcours qu’il a pris ce mandat, exactement le 3 février 2022. Nous sommes aujourd’hui, 25 août 2022, donc 6 mois et quelques dizaines de jours et nous avons tenu donc à respecter cet engament que nous étions faits à nous-mêmes de venir parler à la presse nationale comme internationale pour vous dire un peu ce qui a été fait dans le cadre de ce mandat ».
Etat des lieux
« Comment le Président Macky Sall a trouvé le continent quand, il a pris les rênes de l’Union africaine ? L’état des lieux en Afrique n’était pas du tout réjouissant. Rappelez-vous, les questions sécuritaires étaient les questions les plus prégnantes. Le terrorisme, l’irrédentisme, les coups d’Etat et les crises politiques s’étaient emparés de nombre de nos Etats jusqu’au Grand Lac y compris quand on envisage la crise qui s’est installée entre la RDC et le Rwanda », précise Me Aïssata Tall Sall.
Sur le plan économique
Selon Mme le ministre des Affaires étrangères, le constat, est que l’Afrique peinait et peine toujours à amorcer son développement.
Elle estime que 16% d’africains commercent entre eux parce qu’ils n’ont pas de routes pour acheminer la marchandise et pour passer eux-mêmes parce qu’ils n’ont pas de voies aériennes.
« Vous savez les difficultés qu’il y a à voyager en Afrique par l’avion parce qu’ils n’ont pas de débouchées ferroviaires, parce qu’ils n’ont pas de voies maritimes. Donc, il fallait pour l’Afrique articuler cette grande volonté de faire que les économies s’interpénètrent avec le développement des infrastructures et le Président Macky Sall avait une grande idée, a toujours une grande idée sur cela », soutient Aïssata Tall Sall.
Elle rajoute : « La faible industrialisation de l’Afrique, comment amorcer le développement de l’Afrique si par l’agriculture, par l’industrie, nous n’avons pas encore atteint les niveaux qui nous permettent de décoller. Et ça aussi, c’est toujours un grand défi. L’accès à l’électricité, je rappelle toujours, c’est Lénine qui le disait, et que la révolution, c’est le soviet et l’électricité parce qu’il avait compris très tôt, peut être d’autres avant lui, et d’autres après lui en tout cas, que sans l’électricité, on ne pouvait rien envisager. Or en Afrique, 600 millions de personnes sont en attente d’être électrifiées. C’est un gros défi pour notre continent et voilà le constat du contient que Macky Sall a trouvé le 3 février 2022 ».
Quelles sont les Solutions ?
« Au plan économique , il (Macky Sall ) a pensé que le financement des économies africaines, était un problème fondamental parce qu’il est persuadé et le contient lui a donnée mandat pour cela, parce qu’il est persuadé, au rythme où nous allons avec nos endettements perpétuels, avec nos difficultés de remboursement , même si nous remboursons, avec la parasomnie des bailleurs de fonds, à d’abord accepter nos politiques et à accepter de les financer, à ce rythme-là, jamais l’Afrique n’atteindra les objectifs qu’elle s’est fixés », dixit Me Aïssata Tall Sall.
Elle rajoute : « Donc, comment faire pour financer les économies africaines ? Il a pensé et le continent avec lui, que la réallocation des droits des tirages spéciaux, qui est de l’argent à la disposition de la banque mondiale, dont effectivement, nous sommes peut être pas le premier actionnaire mais dont nous faisons partie du dispositif global que, ces droits de tirages spéciaux pourraient être réalloués à l’Afrique pour permettre en une seule fois, en un seul temps, autant d’argent de façon massive, interviennent sur le continent pour permettre à nos économies de décoller sur ces droits de tirages spéciaux, vous l’avez entendu, 600 milliards de dollar, dont l’Afrique a besoin, pour lesquels, nous demandons aux différents Etats développés de pouvoir réallouer une partie de leurs droits. La Chine s’y est engagée, l’Union européenne s’est engagée, les Etats- Unis s’y sont engagés mais ils nous tardent encore à voir l’effectivité de cette réallocation par une mise en œuvre efficiente de cela ».
Création d’une agence de notation africaine
« Ensuite, il a estimé, et c’est un plaidoyer fort qu’il porte, que le financement de nos économies, est surtout handicapé par le fait que, nous, nous ne nous notons pas.
C’est toujours des agences de notation étrangères qui viennent et qui notent nos économies et qui les sous-notent. Et sous-noter veut dire que ces agences, très souvent, surévaluent le risque d’investissement en Afrique. Et vous les connaissez, ces agences, c’est Moody’s, c’est Standard and poor. Ce sont des agences internationales qui sont reconnues mais qui n’appréhendent pas la vraie réalité du risque en Afrique, qui considèrent très souvent que, investir en Afrique, c’est prendre un risque non calculé, un risque majeur or il a été prouvé que les pays africains s’endettent certes mais qui remboursent leur endettement, les crédits qui leur sont octroyés », dira le ministre des Affaires étrangères.
Selon elle, Le Président Macky Sall a pensé que l’Afrique doit avoir une agence de notation qui partira de notre propre réalité, qui connaîtra nos contraintes mais également, qui pourra envisager et appréhender nos potentialités est quelque chose de fondamental.
« le Président Macky Sall porte ce plaidoyer au nom de l’Union africaine et je crois que pour une fois, dans l’histoire de notre continent, un chef d’Etat se lève pour dire si nous voulons boucler la boucle du financement de l’économie, il faut que cette agence de notation voit le jour et le Président Macky Sall est en train de travailler pour que demain quand un investisseur envisage de venir en Afrique qu’il parte sur nos réalités propres sur nos contraintes que nous n’ignorons pas mais également sur nos avantages comparatifs et nos potentialités », martèle Me Aïssata Tall Sall.
Souveraineté vaccinale
Elle estime que l’autre domaine dans lequel, il s’est pleinement investi, c’est la souveraineté vaccinale et pharmaceutique.
« Et en même temps que l’Europe, nous démarrons sur le territoire du continent africain des laboratoires de fabrication de vaccins et vous le savez très bien, le notre sera implanté où est déjà implanté à Diamniadio et très bientôt les vaccins seront produits en Afrique selon les mêmes normes et les mêmes standards que l’Occident. Il en sera ainsi pour l’Afrique Australe, l’Afrique du sud, l’Afrique de l’Est et au Kenya », note-t-elle.
Elle rajoute : « Au nom de l’Afrique, il fallait aller voir le Président Poutine. Pourquoi le Président Poutine ? Parce que, c’est un acteur clé de ce dispositif. Vous avez vu, pour une fois, depuis cette crise a commencé, c’était la première fois que le Président Poutine s’entretenait en tout cas physiquement avec un Chef d’Etat, venir lui dire voilà, quel est notre problème, voilà ce que nous pensons que vous devriez faire pour nous aider à le résoudre. Au Sommet de Malabo, le Président Macky Sall avait pensé qu’il était urgent, rapidement de mettre en place un comité de médiation pour intervenir sur le conflit entre la RDC et le Rwanda ».
« Au Sud Soudan, Macky Sall a soutenu la transition. L’Afrique a pris pleins pieds dans le processus de paix et de transition au Sud Soudan, cela aussi, je pense que nous pouvons le mettre au crédit du président Macky Sall. Il en est de même pour le grand barrage de la renaissance où aujourd’hui nos diplomates de façon discrète, mais efficace, au nom du Président Macky Sall, sont en train de travailler entre toutes les parties prenantes », renseigne le ministre des Affaires étrangères.
Pour Macky Sall, une Solution doit être trouvée pour les 49 militaires ivoiriens détenus au Mali, il y est engagé.
Plaidoyer pour l’adhésion de l’Afrique au G20
« Il porte un grand plaidoyer sur l’adhésion de l’Union africaine au G 20. Il pense que l’Afrique doit avoir sa place. Il continue aussi à dire la réforme du Conseil de Sécurité. Il va plaider pour que l’Afrique soit membre du conseil de sécurité », souligne-t-elle.