Le Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Émergent (BOS/PSE) a conduit avec le Ministère du Développement communautaire, de la Solidarité Nationale et de l’Equité Sociale et Territoriale et l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), une étude sur la transition dans la pauvreté et les inégalités de revenus entre 2011 et 2019 au Sénégal.  Ainsi le BOS/PSE a organisé un atelier de restitution ce mercredi 23 novembre 2022.

Me El Ousseyni Kane, directeur général du BOS/PSE, a affirmé : « Nous avons présenté aujourd’hui une étude d’envergure portant sur la transition dans la pauvreté, les inégalités. C’est l’une des premières études réalisées au Sénégal qui étudie en profondeur la dynamique de la pauvreté. C’est l’occasion, on est à 10 ans de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, 9 ans, mois de mars 2023 dont l’objectif était de créer la croissance mais surtout réduire les inégalités et lutter contre la pauvreté. Nous avons voulu faire une photographie de l’état de la pauvreté au Sénégal et voit la dynamique de transition, comment le Sénégal sort de la pauvreté, comment les sénégalais rentrent dans la pauvreté. L’étude nous a donné des résultats extrêmement importants, elle a démontré d’abord qu’il y des secteurs qui concentrent la majorité des pauvres au Sénégal ».

M. Kane précise que l’étude a aussi montré qu’il y a plus de pauvres dans les régions du Sénégal notamment les régions du Sud et les régions du Nord-Est. Et le pourcentage de ménage dirigé par des femmes a plusieurs de chance de ne pas être pauvre que le ménage dirigé par des hommes.

Il poursuit : « Globalement sur la période ce qu’avait publié, est confirmé par l’étude dans la mesure où on a essayé de diagnostiquer tout cela, le Sénégal a un taux de pauvreté qui a baissé de 5% sur la période. Et le Sénégal a le niveau de pauvreté le plus bas dans la zone UEMOA. L’étude est une occasion pour nous proposer des recommandations, réduire la pauvreté en ayant un ciblage ».

Quant à M. Ababacar Sédikh Beye, directeur général de l’ANSD, il avance : « Sur la question de comparaison de fiabilité entre les deux, sur la pauvreté et l’IDH, il faut savoir que c’est deux indicateurs totalement différents qui ne peuvent pas être comparés avec un indicateur synthétique qui mesure beaucoup de dimensions. Ici un taux de pauvreté qui est mesuré par un seul indicateur monétaire. L’IDH est un indicateur qui voit que le Sénégal est derrière la Côte d’ivoire mais le Sénégal fait des progrès aussi. Souvent on fait des erreurs en pansant que le Sénégal a régressé. La pauvreté, sur les pays de l’UEMOA, le Sénégal a le meilleur score, il faut l’analyser qu’un pays comme la Côte d’ivoire a le taux de pauvreté plus élevé, c’est dû par une différence dans la répartition des revenus »

Rappelons que cette étude a été réalisée dans le but de contribuer à une meilleure compréhension des incidences socio-économiques des programmes de protection sociale sur la réduction de la pauvreté et des inégalités de revenus au Sénégal en utilisant des méthodes économétriques et des simulations de scénarios.

« Cette étude devrait permettre de connaitre la forme de la pauvreté dominante, d’expliquer l’évolution de la pauvreté et de déterminer les transitions dans la pauvreté. De plus, les dimensions qui contribuent le plus à l’écart entre les différentes catégories de ménages devront être identifiées », précise-t-on dans le document.

Et le document de poursuivre : « Entre 2011 et 2018, le taux de pauvreté a connu une baisse de 5 points de pourcentage. Toutefois, il existe des disparités selon le genre et le milieu de résidence. En effet, 21,8% des ménages dirigés par des femmes sont pauvres contre 42,7% sous l’autorité d’un homme. Au Sénégal, les ménages sont majoritairement dirigés par des hommes (76%), mais la pauvreté est moins répandue dans les foyers dirigés par des femmes comparativement à ceux dirigés par des hommes (ANSD, 2021) ».

Toujours d’après l’étude, par rapport au milieu de résidence, la pauvreté est plus accentuée en milieu rural (53,6% contre 19,8% pour le milieu urbain) où il ressort une baisse plus importante du niveau de pauvreté par rapport à 2011 (5,2 points contre 2,1 points pour le milieu urbain).

« Les résultats de l’enquête révèlent également que le taux d’extrême pauvreté est passé de 12,2% à 6,8% sur la même période. En ce qui concerne le niveau de pauvreté par région en 2018, il ressort de l’analyse que les régions de Sédhiou (65,7%), Kédougou (61,9%), Tambacounda (61,9%), Kolda (56,6%), Kaffrine (53,0%) et Ziguinchor (51,1%) sont les plus touchées comme le montre la carte de pauvreté », note la source.