La Cour des Comptes du Sénégal a publié son Rapport portant sur « Contrôle de la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la COVID-19 (FORCE COVID), Gestions 2020 et 2021 ». Elle relève l’absence d’un dispositif de contrôle spécifique des opérations financières au sein du Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS).

« La Cour relève l’absence d’un dispositif de contrôle interne spécifique mis en place dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Cette situation est à l’origine de plusieurs insuffisances dont le défaut de justification des fonds gérés au niveau déconcentré et la non-production de pièces justificatives des avances de fonds reçues par des directions centrales et les régions médicales. De plus, aucune mission de contrôle interne n’a été effectuée en 2020 et en 2021 afin de s’assurer de la régularité des opérations budgétaires et financières effectuées par les structures du MSAS ayant bénéficié de ressources COVID-19 de la DAGE. Interpellé sur cette absence d’un dispositif de contrôle interne spécifique dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale n’a apporté aucune réponse », précise-t-on dans le rapport.

D’après le rapport, la Cour recommande au Ministre de la Santé et de l’Action sociale de veiller, à l’avenir, et en cas de crise sanitaire, à la mise en place et au renforcement du dispositif de contrôle interne afin d’assurer une gestion transparente des ressources dédiées.

Absence d’évaluation ex post de la mise en œuvre Programme de Résilience économique et sociale (PRES)

« En plus du Ministère des Finances et du Budget, le Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération a été un acteur central dans le dispositif de préparation et de pilotage stratégique de la lutte contre la pandémie.

Ainsi, tout au début de la pandémie, le Ministère a créé, par arrêté n°008679/MEPC du 10 avril 2020 du MEPC, un Comité de croissance et de veille économique (CCVE). Selon les dispositions de l’article 3 de l’arrêté, le CCVE est chargé de « suivre l’évolution de la situation économique et d’identifier les mesures de renforcement de la croissance. En cas de choc, il analyse les impacts et propose les mesures d’accompagnement des secteurs affectés », souligne le rapport.

D’après le rapport, la Direction générale de la Planification et des Politiques économiques (DGPPE) a commandité une étude sur l’impact de la pandémie sur la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) au Sénégal afin d’évaluer ex ante les effets et impacts potentiels de la COVID-19, et, de proposer des mesures de politiques économiques et sociales pour atténuer les chocs et renforcer la résilience de l’économie nationale et des populations. Cette étude a servi à l’élaboration du PRES.

Et le rapport de rajouter : « Toutefois, malgré ces actions liées à la préparation de la riposte, le MEPC n’a pas procédé à l’évaluation ex post de l’impact du PRES afin de déterminer ses retombées économiques et sociales. La non-production des rapports par les administrations pour évaluer les forces et faiblesses des activités qu’elles ont déroulées durant la pandémie de la COVID-19 n’a pas été de nature à favoriser une évaluation d’impact des initiatives gouvernementales et de tirer les leçons pour l’avenir ».

Toujours d’après le rapport, en réponse à l’observation formulée par la Cour, le Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération s’est engagé à « inscrire dans son prochain programme de travail annuel 2022-2023 » l’évaluation du PRES qui sera effectuée en collaboration avec les ministères et parties prenantes impliqués.

La Cour recommande au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération de procéder, dans les meilleurs délais, à une évaluation du Programme de Résilience économique et sociale.