Les impactés de la deuxième phase du Train Express Régional (TER) au niveau de Sébikotane, ne savent plus à quel saint se vouer, ils courent derrière leurs indemnisations et sont menacés au quotidien par les ferrailleurs qui dictent leur loi. C’est 160 maisons que l’Apix va démolir pour libérer le tracé du TER qui va jusqu’à AIDB, ce qui va impacter 1388 personnes.

D’après le collectif « Takhawou sunu Momel », Les démolitions ont commencé depuis longtemps et c’est 160 maisons battues qui vont être démolies par l’Apix. Une situation qui selon ces derniers, va impacter 1388 personnes.

Aujourd’hui les habitants de la zone dite « Carrière » de Sebikotane, évoluent dans une situation très difficile avec une insécurité indescriptible.

Les ferrailleurs dictent leur loi !

Papis Ndiaye, impacté du TER Sébikotane, membre de « Takhawou sunu Momel », souligne : « Aujourd’hui, on est juste ici à Sebikotane, précisément à Carrière pour parler de l’insécurité, la situation qui prévaut actuellement ici avec la démolition par l’Apix de nos maisons. Cette situation a causé énormément d’insécurité, là où nous habitons. C’est ce qui a poussé beaucoup d’impactés à quitter leur maison avant même de rentrer dans leur fonds, c’est-à-dire avant de recevoir leur chèque, leur prime. L’insécurité est là parce que qu’à chaque fois qu’il y a casse, si l’Apix détruit une maison, nous vivons avec des gens qu’on appelle les « Boudioumane », des ferrailleurs qui sont juste chargés après la démolition de venir déterrer ou bien casser pour prendre la ferraille ».

Un autre impacté de dire : « Ces gens-là, ils n’habitent même pas à Sebikotane, ils viennent des quartiers environnants, Pikine, Yeumbeul, Rufisque. Ils passent la nuit avec nous, ils passent la journée avec nous et c’est des gens qu’on ne peut pas contrôler parce qu’ils ne sont pas lucides. Ils passent toute la nuit à casser, on a noté beaucoup d’agressions ici ».

Un second impacté souligne : « Avant la casse, les ferrailleurs sont là et ils savent tous les jours, c’est telle ou telle maison qu’on va démolir. Qui les informe ?

Parfois, ils viennent la veille pour mener les gens en disant que demain, c’est la maison qu’on va démolir et si vous ne sortez pas, nous allons vous attaquer par force parce qu’on a besoin de vos ferrailles ».

Des lenteurs notées dans les conciliations

D’après les impactés, concernant les conciliations, il y a eu des lenteurs.  Et des gens qui ont signé et n’ont pas toujours leur chèque en possession. Et beaucoup de propriétaires n’ont pas encore signé et d’autres restent à l’écoute.

M. Papis Ndiaye de renchérir : « La solution doit venir de l’Apix. Quand vous faites des impactés, vous leur faites quitter un lieu, il va falloir leur faire rentrer dans leur droit mais on n’est pas d’accord sur l’indemnisation parce que du tout début, ce qu’on avait dit, à la fin, on ne l’a pas appliqué ».

Il poursuit : « On nous avait promis qu’on sera indemnisé sur le bâti et le foncier mais actuellement ce qu’on a vu, c’est le préfet qui est revenu nous dire que, actuellement, on ne peut pas vous concilier sur le foncier. Mais pour le foncier, ça sera un site de relogement. Maintenant pour le bâti, on a vu que le barème est tellement mauvais que, quand vous acceptez de prendre cette sommes-là, si vous avez autant une fondation, vous allez devenir un locataire parce que le prix qu’on va vous payer, ne pourra pas vous permettre d’acheter un terrain et de construire ».

Les impactés estime qu’ils avaient demandé de revoir le barème d’indemnisation parce que selon eux, c’est le barème de 2012 qu’ils avaient appliqué en 2016 pour la premiére phase du TER.

Concernant le site de recasement, ils estiment qu’il n’est pas encore disponible, une situation qui, selon, eux, va davantage compliquer les choses.

Une conciliation juste et équitable réclamée par les impactés

Quant à M. Mbaye Fall, impacté du site « Carrière », il avance : « Depuis 2018, on a fait un recensement. L’Apix nous a recensé par rapport au montant qu’on doit allouer à tous les impactés. Depuis lors, ça traîne. Je suis passé à deux reprises pour une conciliation au niveau de l’Apix mais, nous ne sommes pas tomber d’accord. Donc, nous demandons solennellement au Président de la République de soutenir les impactés au niveau du site carrière. Vraiment, nous sommes dans la désolation totale, on ne sait plus où aller. L’Apix est en train de démolir mais vous voyez au niveau du site, il y a certaines maisons qui ne se sont pas encore tombées d’accord avec l’Apix mais, il y a des envahisseurs à tout moment parce qu’ils veulent démolir des maisons qui ne sont pas encore tombées d’accord avec l’Apix. Nous demandons une conciliation juste, juste et équitable par rapport aux indemnisations de tous les impactés de Sébikotane ».