Célébrons ensemble la Journée internationale de la femme !
Déclaration de la Section Sénégalaise du Groupe de Travail Femmes, Jeunes et Sécurité
Les Femmes face à la promotion du droit Numérique.
Le 8 Mars, Journée internationale de la femme, la Section sénégalaise du Groupe de Travail Femmes, Jeunes, Paix et Sécurité dressera un bilan à mi-parcours de son engagement pour la promotion et la protection des droits des femmes et des jeunes en partenariat avec UNOWAS, ONUFEMMES ; le Ministère de la tutelle et autres partenaires de développement. La Journée internationale de la femme nous donne l’occasion de défendre les droits des femmes et d’attirer l’attention sur des questions telles que d’accès des femmes et des filles aux technologies numériques dans leurs propres programmes de développement.
De nos jours, les technologies de l’information et de la communication prennent une place grandissante dans la vie quotidienne. L’innovation des technologies émergentes fait appel à des méthodes de travail, d’interaction et d’apprentissage qui devraient séduire les femmes comme les hommes.
Malheureusement, des différences liées au genre font que le pourcentage des femmes est élevé dans le domaine de l’utilisation des TIC mais il est relativement bas dans les métiers des TIC proprement dits.
Une étude menée par l’ONG femme et TIC sur la fracture numérique de genre dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication montre que dans les six pays concernés par l’étude (Bénin, Burkina, Cameroun, Mali, Mauritanie et Sénégal) les femmes ont un tiers de chance en moins que les hommes de bénéficier des avantages et des opportunités de la société de l’information. Il y a une véritable fracture numérique de genre.
La participation des femmes et des jeunes filles à la société de l’information se heurte donc à de nombreux obstacles qui sont parfois d’ordre environnemental, technique, culturel et institutionnel qui fonde et pérennisent les disparités entre les hommes et les femmes face aux TIC. Mais ces obstacles sont surmontables lorsque la volonté politique y est.
Alors que les TIC comme outil de promotion économique, sociale et politique de la femme en Afrique. Les TIC permettent aujourd’hui de faciliter le travail des femmes dans divers domaines, et ce, via un accès facile à l’information et une capacité accrue d’acquérir connaissances et compétences.
En ce sens, le Groupe de Travail Femmes Jeunes Paix et Sécurité Section Sénégal demande à l’Etat du Sénégal d’intégrer des programmes d’accès des femmes et des filles aux technologies numériques dans leurs propres programmes de développement. Il faut en outre éliminer les stéréotypes sexistes qui s’opposent à l’accès des femmes et des filles aux technologies de l’information et des communications (TIC) ou qui prétendent que les femmes et les filles ne sont pas capables d’étudier les matières techniques et scientifiques.
Compte tenu de l’évolution des technologies de l’information et de la communication, les violences à l’égard de femmes peuvent être commises sur les plateformes numériques et prennent différentes formes. Il s’agit notamment de menaces directes ou indirectes de violences physiques ou sexuelles ; d’attaques visant un ou plusieurs aspects de l’identité ; de harcèlement ; d’atteintes à la vie privée. Ces abus visent à créer un cyber environnement hostile pour les femmes, afin de les humilier, de les dégrader, de les rabaisser et en fin de compte de les réduire au silence.
A titre illustratif, une étude menée par Amnesty International (2019) a révélé que les femmes sont plus susceptibles d’être harcelées et maltraitées sur Twitter.
Il peut prendre plusieurs formes telles que : Les intimidations, insultes, moqueries ou menaces en ligne, propagation de rumeurs, le piratage de comptes et l’usurpation d’identité, la création d’un sujet de discussion, d’un groupe ou d’une page sur un réseau social à l’encontre d’une femme, la publication d’une photo ou d’une vidéo de la victime en mauvaise posture, l’humiliation, les moqueries, les injures, la diffamation, le discrédit …
Même si le Code pénal par le biais de la loi 2016 réprime les infractions cybercriminelles, l’Etat doit renforcer sa politique de lutte contre la violence en ligne à l’égard des femmes, notamment en collaborant avec les entreprises privées et les organisations de défense des droits des femmes.
En outre, pour faire face à l’ampleur du phénomène du cyber harcèlement et de ces conséquences néfastes sur la vie privée des femmes, il est fondamental pour les internautes : de protéger leurs données personnelles, de gérer ses paramètres de confidentialité lorsqu’on utilise les réseaux sociaux, de recueillir les preuves et signaler les abus. Les femmes victimes de violence en ligne peuvent aussi saisir la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) ou de poursuivre pénalement les auteurs auprès de la brigade spéciale de cybersécurité.
En dépit des efforts consentis par le Gouvernement du Sénégal et les organisations de la société civile, la promotion des femmes aux TICs nécessite des mesures visant à concrétiser l’égalité des sexes, la formation et la sensibilisation à la culture du numérique.
Aussi, renforcer et de promouvoir la participation des femmes dans les efforts de paix et de développement et aux métiers du numérique afin de construire leur avenir et de devenir des femmes libres, responsables et autonomes.
Sensibiliser sur la diversité des métiers qui puissent exister dans le domaine des TIC par exemple en médiatisant les icônes féminines dans ce secteur ; Donner l’opportunité aux femmes d’accéder à des postes de responsabilité dans le domaine des TIC et encourager la participation des jeunes filles aux concours d’innovation.
Pour la Présidente du GTFJPS/Sénégal
Mme Ndeye Marie THIAM
Présidente a.i