L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) en collaboration avec la Commission africaine de l’aviation civile (CAFAC) a organisé ce jeudi 09 mars 2023 une journée de concertation sur l’opérationnalisation du Projet du Marché Unique du Transport Aérien en Afrique (MUTAA). M Sidy Gueye, directeur général de l’ANACIM a saisi l’occasion pour souligner que le trafic aérien interafricain n’est pas encore à la hauteur des potentialités démographiques, économiques et financières du continent.
« Nous avons la volonté de bâtir une Afrique de prospérité, d’emplois et de croissance. Une Afrique qui défend une économie ouverte, favorable aux échanges, seuls créateurs de richesse. Une Afrique désireuse de saisir les opportunités offertes par une industrie du transport aérien fonctionnant selon des règles communes. C’est tout l’enjeu de notre désir commun d’intégration pour aujourd’hui et pour les générations futures. Mais, il faut le reconnaitre, le trafic aérien interafricain n’est pas encore à la hauteur des potentialités démographiques, économiques et financières du continent », a souligné M. Sidy Gueye, Dg de l’Anacim.
Il rajoute : « Avec plus d’un milliards deux cents millions de populations, l’Afrique ne représente que 4% du trafic mondial de passager en 2019, ceci est une anomalie. Région du monde avec les plus grands taux de croissance économique, l’Afrique est la dernière de la classe en termes de croissance du transport aérien, une autre anomalie ».
Selon M. Gueye, il nous reste donc beaucoup de chemin à parcourir.
Il a invité les entreprises du secteur aérien à coopérer davantage sur des liaisons interafricaines et au-delà par des accords commerciaux mutuellement bénéfiques pour rester compétitives.
Il a tenu à préciser que : « le Marché Unique du Transport Aérien en Afrique (MUTAA), il faut en être convaincu, facilitera le développement économique de nos pays, un pas inévitable vers l’intégration qui est la conclusion naturelle de l’existence d’un marché unique africain dédié aux services aériens ».
Selon le directeur général de l’Anacim, le Sénégal ambitionne de développer le secteur du transport aérien et de relever le défi de la libéralisation en s’appuyant sur son instrument national (Air Sénégal), une plate-forme aéroportuaire dont le projet d’extension est en cours, de nouvelles offres de formation professionnelle à l’image de l’AIMAC (Académie internationale des métiers de l’aviation civile) et de l’école polytechnique de Thiès ici présente, le projet de centre de maintenance (MRO) et la mise en œuvre du plan stratégique de l’Autorité de l’aviation civile qui permettra au Sénégal de mieux répondre aux exigences d’une aviation civile sure et ordonnée.
Et M. Gueye de renchérir : « Je voudrais rappeler ici que c’est un projet très ambitieux dont la mise en œuvre contribuera significativement à la démocratisation du transport aérien en Afrique, le développement du tourisme intra African et l’intégration du continent et son développement économique. Même si certaines préoccupations ont été notées par rapport à ce projet de libéraliser le ciel africain, il n’en demeure pas moins qu’il source de croissance et de prospérité pour tous les pays. C’est donc un projet que toutes les parties prenantes en Afrique doivent soutenir afin que le continent puisse prendre qu’elle mérite dans le transport aérien mondial ».
Il estime que cet atelier permettra donc aux acteurs de l’industrie aéronautique de mieux comprendre les dispositions prévues dans le MUTAA notamment les textes réglementaires relatifs à la protection des consommateurs et de la concurrence aux niveau continental, régional et national et favoriser ainsi la collaboration entre les parties prenantes.
Quant à M. Oumar khassimou Dia, directeur des transports aériens au ministère des transports aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires, il avance : « L’aviation civile internationale vient de traverser la plus grave crise de son histoire. Même si des pays comme le Sénégal ont atteint en 2022 leur niveau de trafic d’avant la COVID, l’industrie du transport aérien reste fragile. C’est pourquoi, il est important que les différents acteurs de l’industrie se retrouvent périodiquement, réfléchissent ensemble et se parlent. Car c’est en nous parlant, en échangeant que nous inventerons et construirons l’aviation civile africaine de demain que nous espérons plus forte, plus prospère et plus sûr ».