La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son document : « Note de Conjoncture économique dans les pays de l’UEMOA », note que les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent une hausse, en glissement mensuel, de 4,3% en avril 2023.
D’après la Bceao, les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union ont progressé en avril 2023, en ligne avec la baisse de l’offre. Par contre, les prix des produits alimentaires importés ont fléchi.
« Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent une hausse, en glissement mensuel, de 4,3% en avril 2023, après une augmentation de 0,5% le mois précédent. Ce renchérissement s’explique essentiellement par l’accroissement des cours des produits non énergétiques (café : +9,2%, cacao : +5,7% et coton : +0,7%), du zinc (+4,6%), de l’or (+4,6%) et de l’uranium (+1,6%). S’agissant des produits énergétiques, un accroissement des cours a été enregistré sur le pétrole (+7,8%) tandis que les prix du gaz naturel (-2,9%) se sont repliés. Par ailleurs, une baisse des cours est relevée sur les autres produits agricoles (huile de palmiste : -4,5%, noix de cajou : -2,7%, huile de palme : -1,6% et caoutchouc : -0,5%) », note la Bceao.
D’après la Bceao, la persistance des inquiétudes concernant l’approvisionnement, avec la baisse des stocks de café arabica à un minimum de 4 mois et demi de 671.795 sacs, a porté à la hausse les prix du café. Les prix du cacao se sont renforcés dans un contexte de pénurie de ce produit chez les plus grands producteurs mondiaux, notamment la Côte d’Ivoire. Et les fortes pluies en Afrique de l’Ouest, qui ont retardé la récolte et augmenté la menace d’une maladie de la pourriture noire qui freine les rendements du cacao, ont renforcé la hausse des cours. La source note que les cours du coton sont soutenus par la perspective d’une demande plus élevée.
« Les prix de l’or ont été portés par les inquiétudes touchant le secteur bancaire aux États-Unis, ainsi que le ralentissement plus faible de l’inflation. Les attentes d’une forte demande, à la suite des annonces de certains Etats de plans d’augmentation de la capacité de l’énergie nucléaire pour renforcer leur sécurité énergétique et réduire leurs émissions de carbone, ainsi que les contraintes de l’offre ont soutenu les prix de l’uranium. Les prix du pétrole ont augmenté dans un contexte où les investisseurs anticipent un resserrement de l’offre résultant des réductions de l’OPEP+ et de la reprise des achats de pétrole par les Etats-Unis en vue de reconstituer leurs réserves stratégiques », note la source.
Baisse des cours de gaz naturel
« Par contre, les cours du gaz naturel ont baissé, en raison d’une consommation plus faible en ce temps doux, et d’une augmentation des approvisionnements en GNL en provenance des
États-Unis, ainsi que l’augmentation de l’offre en provenance de Norvège, d’Algérie et du Qatar ».
D’après la Bceao, une offre abondante coïncidant avec un ralentissement de la demande a tiré les cours des huiles de palme et de palmiste à la baisse. La diminution des prix du caoutchouc est notamment due à une faible reprise économique post-Covid-19 en Chine, premier consommateur.
Et le document de poursuivre : « Par rapport à avril 2022, les prix des principaux produits exportés par les pays de l’UEMOA ont baissé de 9,2%, après une diminution de 13,3% le mois précédent. La baisse des cours concerne les produits énergétiques (gaz naturel : -50,7% et pétrole : -20,1%) et les produits non énergétiques, notamment les métaux et minéraux (-14,4%), dont l’uranium (-15,0%). En revanche, les produits agricoles ont renchéri (cacao : +14,8% et coton : +11,8%) ».
Toujours d’après la Bceao, les prix des principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA ont, en variation mensuelle, enregistré une baisse de 0,5% en avril 2023, après un repli de 3,6% un mois auparavant. La baisse concerne les cours de l’huile de soja (-4,9%), du blé (-3,1%) et du riz
(-0,5%).
Recul des cours l’huile de soja
« Les cours de l’huile de soja ont reculé sous la perspective d’une amélioration des récoltes dans le Midwest américain et d’une baisse des importations du principal consommateur (Chine). Les prix du blé se sont contractés dans un contexte de forte production dans les principales zones de production, la superficie emblavée aux États-Unis ayant augmenté de 9% pour atteindre le niveau le plus élevé en huit ans, tandis que les pluies récentes dans les plaines ont atténué les problèmes de sécheresse. Les perspectives d’augmentation de la production, en raison de la hausse de 16% des superficies semées aux États-Unis, et les estimations de baisse des importations ont impacté les prix du riz », précise la source.
D’après la Bceao, par rapport à la même période de l’année 2022, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA ont reculé de 10,0% en avril 2023, après un repli de 8,8% le mois précédent. Et cette tendance baissière a été imprimée par le repli des cours du blé (-37,5%) et de l’huile de soja (-31,8%). En revanche, les prix du sucre (+12,7%) et du riz (+5,3%) se sont renforcés.