La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son document : « NOTE DE CONJONCTURE ÉCONOMIQUE – JUILLET 2023 », note que les performances des économies de l’UEMOA pourraient être affectées par le report à 2024 du démarrage de la production du pétrole au Sénégal.

« Sur le reste de l’année 2023, la progression de l’activité économique se poursuivrait dans l’Union, en lien avec l’exécution des programmes des Etats et la dynamique du secteur privé. Les performances des économies de l’UEMOA, tirées par la bonne tenue des services et de l’industrie manufacturière, pourraient être potentiellement affectées par le ralentissement en cours dans certains pays partenaires, la hausse des coûts de production et le report à 2024 du démarrage de la production du pétrole au Sénégal », précise la Bceao.

Une croissance annuelle de 6,0% prévue

D’après la source, pour les mois à venir, les économies de l’Union devraient accentuer leur reprise, principalement grâce à une hausse attendue de la demande intérieure et à une amélioration continue de certains secteurs tels que le transport, le tourisme, l’hôtellerie et le BTP. Et cependant, l’augmentation des coûts de production, les risques liés à l’insécurité et le ralentissement de la demande mondiale pourraient avoir un effet modérateur.

Et le document de poursuivre : « Selon les résultats de l’enquête de conjoncture menée par la BCEAO, l’activité économique dans l’ensemble des secteurs serait bien orientée, et les chefs d’entreprise interrogés anticipent de meilleures performances malgré la dégradation des conditions de production, notamment la hausse du coût du crédit. Les branches commerciales, les industries manufacturières et extractives, ainsi que les services marchands et financiers devraient connaître une accélération ».

Toujours d’après la source, selon les prévisions de la BCEAO, l’activité économique devrait enregistrer une croissance annuelle de 6,0% au troisième trimestre 2023 et de 6,1% au quatrième trimestre 2023, après une croissance de 5,7% au deuxième trimestre 2023. Et les bonnes performances de la demande intérieure renforceraient la croissance économique des pays de l’UEMOA.

Monnaie

D’après la Bceao, les estimations situent le taux de croissance annuelle de la masse monétaire de l’Union à 7,7% à fin juin 2023 contre 7,8% un mois plus tôt. Et la hausse de 3.344,1 milliards qui en résulterait, serait essentiellement imputable à l’accroissement des créances intérieures de 13,2%, atténuée par la diminution de 63,1% des AEN des institutions de dépôts.

« En particulier, le renforcement des créances intérieures serait lié à la hausse attendue, en glissement annuel, des créances nettes sur les unités de l’administration publique centrale

(+20,0%), accentuée par celle des créances sur l’économie (+16,0%).

Analysé sous l’angle de ses composantes, l’accroissement, en glissement annuel, de la masse monétaire se traduirait à fin juin 2023 par la hausse des dépôts (+8,2%) et de la circulation fiduciaire (+6,1%) », note la source.

Inflation

« Sur la base des informations disponibles, il est attendu la poursuite de la décélération du rythme de progression de l’inflation, en glissement annuel, pour s’établir à 3,5% en juillet 2023 et 3,4% en août 2023 après 3,6% en juin 2023. Cette évolution serait en ligne avec le maintien d’un bon approvisionnement des marchés en produits céréaliers. Par ailleurs, il est attendu une tendance à la baisse des prix des produits alimentaires importés, en phase avec le reflux des cours internationaux des denrées alimentaires demandées par l’Union » explique la source.

Et le document de poursuivre : « La dynamique serait également soutenue par la poursuite des actions des Gouvernements en faveur de la préservation du pouvoir d’achat des populations, en particulier, les interventions attendues au titre des Plans Nationaux de Réponse (PNR) convenus entre les Etats et leurs partenaires. Par ailleurs, les mesures de politique monétaire prises par la Banque Centrale, notamment la hausse cumulée de 100 points de base du taux directeur depuis juin 2022, devraient soutenir la dynamique baissière de l’inflation ».