La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), dans son « RAPPORT SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE DANS L’UMOA », note que les prix des matières premières non énergétiques exportées par les pays de l’UEMOA se sont accrus de 6,3% au cours du deuxième trimestre 2023.

« Les prix des matières premières non énergétiques exportées par les pays de l’UEMOA se sont accrus de 6,3% au cours du deuxième trimestre 2023, après un renchérissement de 6,8% un trimestre plus tôt. Cette hausse est essentiellement attribuable à la progression des cours de certains produits agricoles (café (+22,4%), cacao (+13,6%)) et miniers (uranium (+7,8%), phosphates (+6,9%), zinc (+4,8%) et l’or (+4,8%)). En revanche, les cours de la noix de cajou (-7,0%), des huiles (-5,8%) et du coton (-2,0%) se sont repliés sur la même période », précise la Bceao.

Toujours d’après la source, les prix du cacao se sont renforcés, en raison principalement des craintes de baisse de la production chez les plus grands producteurs mondiaux, notamment la Côte d’Ivoire. Les fortes pluies en Afrique de l’Ouest ont retardé la récolte et augmenté la menace d’une maladie de la pourriture noire qui affecte les rendements du cacao. Et les inquiétudes persistantes concernant l’offre et la prévision par l’Organisation Internationale du Café (OIC) d’un déficit du marché mondial en 2023 pour une deuxième année consécutive, en raison des problèmes de récolte d’arabica chez les principaux producteurs d’Amérique latine, ont soutenu les cours du café.

Et le document de rajouter : « Les marchés du café s’inquiètent également pour les récoltes à venir, car le phénomène météorologique El Niño devrait provoquer des sécheresses dans les deux plus importants pays producteurs d’Asie que sont le Vietnam et l’Indonésie. Les attentes d’une forte demande, à la suite des annonces de certains Etats de plans d’augmentation de la capacité de l’énergie nucléaire pour renforcer leur sécurité énergétique et réduire leurs émissions de carbone, ainsi que les contraintes de l’offre ont soutenu les prix de l’uranium. Les risques pesant sur l’offre à court terme, notamment les projets de loi du Gouvernement américain visant à interdire l’importation d’uranium russe, ont également renforcé la hausse des cours de ce produit. Les prix des produits phosphatés sont en hausse, en raison d’une forte demande de l’Inde, le plus grand importateur mondial d’engrais. Les prix de l’or ont été portés par les inquiétudes touchant le secteur bancaire aux États-Unis, ainsi que le faible ralentissement de l’inflation ».

Toujours d’après la Bceao, les prix de la noix de cajou se sont repliés de manière significative au cours de la campagne actuelle, en lien avec la baisse de la demande mondiale, notamment en Amérique du Nord. Les cours des huiles de palme et de palmiste, en recul, ont été impactés par la quantité élevée de stocks en Indonésie (9 millions de tonnes) et la baisse de la demande en provenance de la Chine. Et l’Indonésie, premier producteur mondial, a accru ses exportations, créant ainsi une forte disponibilité de ces produits sur le marché international.

La source souligne que les attentes d’une production mondiale plus élevée, combinée à la baisse de la consommation, en raison du repli de la demande des principaux producteurs de vêtements, ont tiré les cours du coton à la baisse.

Recul de 2,2% des prix des produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA

« L’indice des prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA a reculé de 2,2% au cours du deuxième trimestre 2023, après une baisse de 2,6% un trimestre plus tôt. Ce recul reflète une diminution de 11,4% des prix des huiles végétales, de 10,9% des cours du blé et de 0,2% des prix du riz. Cependant, les cours du sucre qui se sont renforcés de 20,2% ont contribué à atténuer l’ampleur de la baisse de l’indice des prix des produits importés », précise la Bceao.

D’après la source, le recul des cours des huiles végétales s’explique par une baisse des importations du principal consommateur (Chine), ainsi que par l’amélioration des récoltes américaines et au Brésil. Les prix du blé se sont contractés dans un contexte de forte production, la superficie emblavée aux États- Unis ayant augmenté de 9% pour atteindre le niveau le plus élevé en huit ans, tandis que les pluies récentes dans les plaines ont atténué les problèmes de sécheresse. Et l’augmentation des approvisionnements, principalement en raison de la production indienne et thaïlandaise, et les anticipations de baisse des importations ont impacté les prix du riz.

« En revanche, les incertitudes sur la production du sucre, notamment avec le phénomène météorologique El Niño, ont tiré les prix de ce produit à la hausse. Sur une base annuelle, l’indice des prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA s’est replié de 9,9% au deuxième trimestre 2023. Cette évolution traduit essentiellement la baisse des cours du blé (-39,5%) et des huiles végétales (-32,0%). La hausse de 16,6% et 5,6% des cours du sucre et du riz a atténué cette tendance », conclut la source.