La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son « Rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA de Décembre 2023 », estime que les ressources levées par les États membres de l’UEMOA sur le marché régional de la dette publique, au cours des trois premiers trimestres de l’année 2023, se sont établies à 7.760,0 milliards.

« Les ressources levées par les États membres de l’UEMOA sur le marché régional de la dette publique, au cours des trois premiers trimestres de l’année 2023, se sont établies à 7.760,0 milliards, en hausse de 1.393,3 milliards ou 21,9% par rapport aux trois premiers trimestres de l’année 2022. Le compartiment court du marché a été le plus dynamique, avec une hausse de 108,7% des émissions de bons contre une baisse de 4,1% des émissions d’obligations. Les émissions nettes (déduction faite des remboursements) se sont établies à 1.976,2 milliards sur la période, contre 2.941,2 milliards un an plus tôt », précise la BCEAO.

D’après la Bceao, sur le compartiment des bons du Trésor, les États membres ont mobilisé 3.059,5 milliards au 30 septembre de l’année 2023, soit 39,4% des ressources levées sur le marché financier régional, contre un montant de 1.466,3 milliards un an auparavant. Et les émissions de maturité 12 mois ont été les plus sollicitées, avec une valeur globale de 1.329,5 milliards, soit 43,5% des bons émis sur la période, suivies des émissions de maturité de 6 mois (905,3 milliards ou 29,6%) et de 3 mois (824,7 milliards ou 27,0%).

« Au niveau du compartiment des obligations, les Trésors publics ont levé 4.700,5 milliards (60,6% des ressources levées sur le marché) au cours des trois premiers trimestres de l’année 2023, contre 4.900,4 milliards à la période correspondante de l’année précédente », renseigne la source.

La Bceao souligne que le montant des obligations émises sur le marché par adjudication s’est élevé à 3.378,9 milliards, soit 71,9% du total des obligations. Et le montant émis sur le compartiment de la syndication s’est établi à 1.321,6 milliards ou 28,1% du total des obligations.

Selon la Bceao, au total, les émissions d’obligations ont concerné les maturités de 2 ans (52,8 milliards), 3 ans (2.626,3 milliards), 5 ans (921,0 milliards), 7 ans (762,4 milliards), 10 ans (80,0 milliards) et 15 ans (258,0 milliards).

« Les conditions de financement sur le marché de la dette publique se sont globalement resserrées au cours des trois premiers trimestres de l’année 2023 par rapport à la même période de l’année précédente. Le coût moyen des ressources levées par les États membres s’est accru pour la plupart des maturités, tant sur le compartiment des bons que sur celui des obligations du Trésor », souligne la source.

Et pour les bons de maturités 3 mois, 6 mois et 12 mois, la Bceao note que  les taux moyens pondérés ont, sur les neuf premiers mois de 2023, atteint 5,14% (+2,51 points), 6,33% (+3,75 points) et 6,59% (+3,54 points).

« Au niveau des obligations, les taux de rendement se sont élevés sur les maturités de 3 ans à 7,18% (+1,87 point), 5 ans à 6,84% (+1,50 point), 7 ans à 6,13% (+0,39 point), 10 ans à 6,41% (+0,53 point) et 15 ans à 6,07 (+0,31 point). Ces évolutions pourraient s’expliquer, entre autres, par les tensions observées sur le marché, en lien avec sa forte sollicitation. Dans l’ensemble, le taux moyen pondéré sur les bons du Trésor s’est établi, en moyenne, à 6,12% en 2023 contre 2,80% un an plus tôt. Au niveau des obligations, les rendements se sont chiffrés en moyenne à 6,87% sur les neuf mois de 2023, en hausse de 124 pdb par rapport à 2022 », souligne la source.