La Banque mondiale a pour objectif d’étendre l’accès à une protection sociale ciblée, adaptée aux besoins des populations et anticipant les chocs au profit de 500 millions de personnes pauvres et vulnérables d’ici 2030.

« Il est désormais impératif d’investir dans des systèmes de développement humain résilients.

La Banque mondiale a pour objectif d’étendre l’accès à une protection sociale ciblée, adaptée aux besoins des populations et anticipant les chocs au profit de 500 millions de personnes pauvres et vulnérables d’ici 2030. Nous savons que la protection sociale adaptative est efficace, alors joignons nos forces, avec l’ensemble des partenaires du développement et de l’aide humanitaire, pour mobiliser de toute urgence les ressources, l’expertise et l’innovation nécessaires à la mise en place de systèmes inclusifs et résilients qui permettront de mieux répondre aux crises de demain. Cette année aura lieu la 21e reconstitution du fonds de l’Association internationale de développement (IDA), la branche de la Banque mondiale dédiée aux pays les plus pauvres du monde. C’est l’occasion idéale de passer des engagements à l’action », précise la Banque mondiale.

D’après la Banque mondiale, les programmes de protection sociale adaptive peuvent être un outil puissant de lutte contre la faim et la malnutrition chronique en permettant directement aux populations d’avoir accès à des services adéquats de santé et de nutrition.

 Et la banque mondiale de préciser : «Au Pérou, par exemple, la Banque mondiale a soutenu le versement par l’État d’allocations monétaires conditionnées  à une éducation nutritionnelle et au suivi de la croissance des enfants, avec à la clé une réduction de moitié des taux de retard de croissance ».

Toujours d’après la Banque mondiale, la protection sociale adaptative a en outre un autre atout, qui n’est pas suffisamment mis en avant : celui de renforcer les systèmes alimentaires locaux. Etces programmes peuvent en effet permettre aux individus d’investir dans des actifs productifs tout au long de la chaîne de valeur alimentaire (bétail, semences ou matériel agricole, par exemple) et de diversifier leurs sources de revenus, contribuant ainsi à réduire leur vulnérabilité aux chocs, y compris ceux causés par le changement climatique.

« Ils peuvent aussi encourager la production et la consommation d’aliments sains en promouvant l’activité et l’autonomie des petits agriculteurs, pêcheurs, transformateurs alimentaires et commerçants, et, parmi eux, en particulier les femmes. 
La protection sociale adaptative renforce la résilience aux chocs, mais pas seulement : elle peut aussi contribuer à décarboner des systèmes alimentaires qui sont responsables de 34 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Au Libéria, un projet d’appui à l’emploi et aux moyens de subsistance expérimentera l’utilisation de séchoirs agricoles solaires qui permettront en même temps de réduire les pertes alimentaires et les émissions, tout en augmentant l’offre d’éléments nutritifs pendant la période de soudure. Dans le contexte de l’intensification de la crise climatique, la protection sociale adaptative pourra aussi contribuer à faire avancer le dossier des pertes et dommages en mettant à profit les registres sociaux et les plateformes de paiement pour un soutien ciblé qui renforcera la résilience contre la faim et la malnutrition liées aux dérèglements du climat », renseigne la source.

4,1 milliards de personnes ne bénéficient toujours d’aucune protection sociale

« Malgré l’essor du nombre de pays qui ont mis en place des filets sociaux au cours des 30 dernières années, nous sommes encore loin de l’Objectif de développement durable visant à garantir une protection sociale pour tous. Plus de la moitié de la population mondiale, soit 4,1 milliards de personnes, ne bénéficie toujours d’aucune protection sociale, et de nombreux pays n’ont pas établi de systèmes permettant de réagir rapidement aux chocs.
Si la réponse aux crises est d’autant plus efficace qu’elle se déploie rapidement, elle implique l’existence de programmes proactifs et réactifs en cas de choc qui reposent eux-mêmes sur la présence de systèmes solides. C’est pourquoi il est essentiel d’aider les États à se doter de systèmes de protection sociale adaptative robustes, avec notamment la constitution de registres dynamiques des ménages pauvres et vulnérables et la création de plateformes de paiement permettant le déploiement rapide des programmes », précise la source.

La Banque mondiale souligne que les réformes menées dans ce sens pourront exploiter les technologies numériques et les mégadonnées, à l’instar de l’initiative Novissi au Togo , un programme d’aide sociale « tout digital » lancé pour faire face à la crise de la COVID.

La protection sociale adaptative pour en finir avec la faim et la malnutrition

D’après la Banque mondiale, il faut miser sur la protection sociale adaptative pour en finir avec la faim et la malnutrition.

« Nous vivons dans un monde de crises, où le changement climatique et les catastrophes naturelles, les adversités économiques, les urgences de santé publique, les conflits et les déplacements forcés sont à l’origine de chocs de plus en plus fréquents, interconnectés et dévastateurs. Ces chocs frappent plus durement les populations les plus pauvres et ils rendent plus difficile encore notre ambition d’éradiquer l’extrême pauvreté.

La source poursuit : « On a assisté au cours de la dernière décennie à l’émergence d’une approche innovante et intégrée visant à aider les populations pauvres et vulnérables à renforcer leur résilience aux chocs et à protéger leurs actifs et leur capital humain(c’est-à-dire le stock de santé, d’éducation et de bien-être accumulé depuis la naissance).Cette approche, baptisée « protection sociale adaptative », renvoie à l’ensemble des politiques, programmes et stratégies conçus pour apporter un soutien aux populations vulnérables de manière à pouvoir s’adapter aux aléas de la vie. Un programme de protection sociale adaptative peut donc être étendu ou réduit en fonction des besoins, l’objectif étant d’aider les ménages à préserver leurs revenus et leur consommation en cas de choc, pour éviter qu’ils n’en soient réduits à des mesures délétères : manger moins, vendre des biens. Ces programmes sont particulièrement efficaces lorsqu’ils viennent en aide aux familles les plus exposées au risque de famine ou de malnutrition ».