Le Ministre des Finances  et du Budget, dans son « Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2021-2023 », estime que les dépenses sont évaluées sur la période 2021-2023 à 13 119,67 milliards F cfa.

« Les dépenses sont évaluées sur la période 2021-2023 à 13 119,67 milliards F cfa. Elles comprennent : les intérêts de la dette pour 1 086,8 milliards F cfa ; les dépenses de personnel pour 2 896,2 milliards F cfa ; les autres dépenses courantes pour 3 623 milliards F cfa ; les dépenses en capital sur ressources internes pour 2 762,9 milliards F cfa », explique-t-on dans le document.

D’après le document susmentionné, le maintien d’une trajectoire d’assainissement budgétaire nécessite une maîtrise des dépenses publiques liées à la dette. Et pour cela, il est important de définir une stratégie d’emprunt prudente qui consiste à recourir à un endettement à moindre coût et risque.

Toujours d’après la source, cette stratégie est bâtie essentiellement autour des objectifs : la réduction des risques liés à la gestion de la dette, notamment ceux liés au change, au refinancement et aux taux d’intérêts ; l’allègement de la pression du service de la dette sur la trésorerie de l’Etat ; le développement et l’approfondissement du marché intérieur.

Un risque de surendettement faible

« Le Sénégal présente un risque de surendettement faible à modéré, certes, mais il importe de minimiser les facteurs de vulnérabilité afin de sauvegarder la viabilité de la dette. Ainsi, une attention particulière doit être portée aux conditions d’emprunt, à savoir les taux d’intérêt et les maturités. Les ressources concessionnelles seront privilégiées autant que possible et les sources de financements commerciaux ne devraient servir que pour des projets à haute rentabilité », note le document.

La source souligne que les passifs conditionnels qui seraient liés aux garanties ou Ppp  doivent intégrer le champ de la dette pour mieux apprécier le risque de surendettement.

D’après le document, les mesures à prendre pour une meilleure gestion de la dette publique consisteraient ainsi à : poursuivre les efforts d’élargissement de la couverture de la dette du secteur public et mettre en œuvre des mesures d’atténuation des risques liés aux passifs conditionnels ;  affecter les emprunts non concessionnels au financement de projets rentables, porteurs de croissance ;  maintenir une trajectoire d’endettement déterminée sur la base d’objectifs plafonds quantitatifs de niveau et de structure visant à préserver les marges de viabilité et de soutenabilité et le cas échéant, mettre en œuvre toutes mesures nécessaires permettant un rétablissement, au plus tard sur une base annuelle, de la tendance initialement projetée ;  examiner les possibilités de gestion active de passif permettant de réduire les risques de refinancement notamment pour les eurobonds ;  reprofiler le service de la dette par un lissage de la charge compatible avec les contraintes de soutenabilité des finances publiques.

Sur les deux derniers points, le document souligne que les actions menées ont abouti à la signature d’une convention de couverture de change pour les échéances dues au titre des eurobonds 2011 et 2017. In fine, le document note que cette opération a permis d’éliminer le risque de refinancement de 2021 en étalant le remboursement de l’eurobond de 2011 en trois paiements annuels (10% pour 2020, 40% pour 2021 et 50% pour 2022). Et le risque de change a été également réduit et un gain prévisionnel annuel de 14,71 milliards F cfa a été observé.

Et le document de rajouter : « En matière de dépenses de personnel avec l’avènement de la Covid-19, la gestion budgétaire sera caractérisée par une rationalisation des dépenses de personnel et une gestion efficace et efficiente de la masse salariale. Ainsi, le ratio masse salariale sur recettes fiscales devrait rester en deçà du plafond communautaire.

Pour la gestion 2021, les dépenses de personnel dans la loi de finances initiale devraient se situer à 899,46 milliards F cfa ; soit une progression par rapport à la présente gestion 2020 de 81,76milliards en valeur absolue soit 10% en valeur relative ».