L’Agence nationale des Affaires maritimes (ANAM) a célébré ce lundi 25 juin 2018 la 5ème édition de la Journée internationale des gens de mer. C’est une occasion saisie par les marins pour lister les maux qui gangrènent leur métier.

« Il est important de veiller aux conditions décentes de vie. Il est clair que nous ne sommes pas loin des normes internationales. Notre problème se trouve dans l’application des textes. Nul ne peut être performant, si on n’a pas une rémunération acceptable sur le plan salariale. Le marin sénégalais est sous-payé par rapport aux marins de la sous-région dans le même navire. L’alimentation à bord des navires, n’est pas bonne. Les conditions d’embarquement et de débarquement sont très difficiles. La plupart des marins sont obligés d’annuler leur contrat. Les dortoirs sont mal éclairés, la formation doit être améliorée et l’école maritime doit être soutenue et accompagnée. L’Ipres doit aussi accentuer la pression pour traquer les employeurs qui ne versent les cotisations de leurs travailleurs. Il y a un manque de matériels à la disposition des gens de mer Le marin ne peut pas disposer de documents pour bénéficier d’une pension de retraite.», a précisé M. Yoro Kane, représentant les marins industriels.
D’après M. Kane, ce sont les maux qui gangrènent notre profession. Et il lance un appel au président de la république pour qu’une attention particulière puisse être accordée au secteur de la pêche.
M. Mamadou Thioune, représentant des marins artisans, avance : « La journée des gens de mer constitue la tribune d’évaluation des acquis. Nous demandons la prise en compte des anciens pêcheurs en retraite. Il faut favoriser l’égalité des gens, l’appui à la professionnalisation, l’appui à la formation des acteurs. Il faut aussi appuyer à la reconversion des acteurs de la pêche, renforcer la promotion de la pêche, faciliter l’accès au financement du secteur de la pêche ».
Mme Ndéye Tické Ndiaye DIOP, Directeur général de l’ANAM a tenu à préciser : « Cette rencontre des professionnels et des institutions va favoriser de fortes réflexions, des échanges et des concertations, afin de célébrer le marin et la mer, et de faire connaître à un plus large public, les problèmes des marins et les solutions à ces difficultés, mais surtout sensibiliser davantage sur le rôle vital que les marins et le secteur maritime jouent dans la vie de tout un chacun. Au Sénégal, c’est une occasion pour discuter des enjeux de ratification par le Sénégal de la convention du travail maritime (CTM) ou Maritime Labour convention (MLC) 2006 ».

Et la directrice de l’ANAM de poursuivre : « En décidant encore une fois de célébrer les gens de mer, nous nous inscrivons encore dans le Plan Sénégal émergent (PSE), visant dans la prospective, à faire de notre pays une destination maritime compétitive et attractive.

Chers gens de mer, le rôle éminemment important que vous jouez dans l’Economie maritime, surtout dans la survie et le développement de notre pays, justifie le grand intérêt de cette Journée mondiale qui vous est dédiée ».

« Les gens qui travaillent dans le secteur, trouvent une situation difficile. L’océan est agressé de multiples façons. Notre océan est menacé. Pour protéger. Pour protéger les gens de mer, il faut se soucier des océans », dira le ministre de la pêche.

Rappelons que cette journée est organisée annuellement, sous l’égide de l’Organisation maritime internationale (OMI) et elle vise à honorer les gens de mer et à expliquer au monde, pourquoi et comment, ils sont indispensables. L’édition de 2018 dont le thème est : « Bien-être des gens de mer : enjeux de la ratification de la MLC 2006 », est placée sous le parrainage d’honneur de M. Alioune NDIAYE, Président-directeur général du Groupe MARITALIA » qui a remercié les initiateurs de al journée.