Face à la rapidité fulgurante de la propagation du Covid-19, le confinement s’avère être le premier acte de référence pour lutter contre la montée en puissance de la pandémie. Dans plusieurs pays du monde les agents du secteur de la santé multiplient les expériences de recherches médicales pour trouver des remèdes adéquates à cette épidémie. Pour le moment aucune solution scientifique n’est présentée au grand public. La maladie continue de faire des ravages et menace la santé des millions d’individus dans le monde.

Sur le plan économique, on assiste à un changement de pratiques méconnues de tous. Les entreprises sont pratiquement à l’arrêt, car la majeure partie des populations est obligée de rester à la maison.

En Afrique, malgré la gravité de la situation, les autorités ne peuvent pas créer suffisamment de moyens pour confiner toutes les populations. Les États disposent de peu de marges de manœuvres pour assurer des mesures d’accompagnement dignes. De ce fait, plusieurs pays ont opté pour la mise en place d’actions préventives et des décisions gouvernementales fortes pour éviter les regroupements dans les espaces publics, dans les transports en commun et dans les espace de loisirs. Au delà des mesures publiques de protection des citoyens, certains déplacements sont interdits pour limiter les dégâts. A cela s’ajoute la limitation de la circulation dans les rues à une certaine heure.

L’analyse de la situation africaine peut être interprétée comme un confinement partiel avec des aménagements prévus pour permettre à la population de s’occuper dans la journée en évitant au maximum le contact humain. En ce sens, plusieurs citoyens restent plus longtemps à leur domicile. Une grande opportunité de réfléchir et de renforcer son inventivité et son imagination pour le devenir du continent.

Certains africains subissent le confinement et le trouve ennuyeux et d’autres en profitent pour réorganiser leur vie et se préparer à de nouveaux challenges. Pour cette dernière frange de la population, le confinement est une occasion dans l’histoire planétaire, car il ouvre une nouvelle ère dans la mesure où l’individu dispose d’assez de temps pour réfléchir sur lui, renforcer et fédérer les liens familiaux et se projeter sur d’autres horizons.

Pour ma part, le confirment partiel de quelques jours, voir de quelques mois, que vous vivons, est certes une opération difficile car bouleversant les habitudes de fonctionnement de notre quotidien. En revanche le citoyen peut appréhender positivement cette période inédite et exceptionnelle pendant la quelle, il est possible de faire plusieurs activités. Travailler à domicile, renouer avec la bibliothèque, prévoir du temps pour son cercle familial, effectuer des recherches sur internet, faire un point de situation sur sa vie, prendre de nouvelles initiatives, réfléchir pour progresser dans sa carrière professionnelle.

Message d’encouragement à l’endroit de la population africaine :

Le confinement provoqué par l’arrivée du coronavirus est analysé par la majeure partie de nos concitoyens comme une catastrophe (changement brutal de mode vie et de comportement vis à vis de ses proches : tout le monde se méfie de son prochain), une menace lourde qui pèse sur l’économie locale (possibilité de perte d’emploi, baisse de revenus des ménages), limitation des mouvements, élimination des sorties ludiques et des loisirs de toute sorte, fermeture d’une catégorie d’entreprises, instauration du service minimum dans plusieurs structures publiques, fragilisation de l‘économie de la santé.

Aujourd’hui les populations africaines sont très préoccupées par cette pandémie et se posent toujours la même question : quand est ce que la situation se rétablira ? Il est difficile de trouver des réponses exactes. Les spécialistes y travaillent de façon volontariste et sans repos et poursuivent les recherches.

Étant donné que passer plus de temps à la maison est inévitable et que nous n’avons pas le choix de faire autrement, j’invite mes sœurs et mes frères Africains à provoquer des réflexions profondes pour prendre notre avenir en main. À travers les événements que nous vivons en ce moment, nous tenons entre nos mains les choix qui peuvent déclencher nos destinées. Et le premier acte sera la maîtrise de notre environnement immédiat. De mon point de vue, si les autorités des pays africains avaient opté pour le développement de la politique sanitaire à la base, à travers l’utilisation de la médecine traditionnelle, nous pourrions à cette période de crise profonde, apporter des remèdes à ce virus. L’étude sérieuse et l’exploitation de nos plantes médicinales et de notre industrie thérapeutique traditionnelle peuvent servir d’alternatives pour beaucoup de pathologies y compris celles les plus sévères.

Chers sœurs et frères du continent africain,

Profitons de ce confinement partiel pour étudier les richesses de notre continent, quelques soient les moyens qui sont à notre portée. Comme le savez, notre continent est convoité par plusieurs pays développés et de multiples entreprises étrangères, pour l’abondance de ses ressources naturelles.

Chaque africain a dans son environnement immédiat, une source d’inspiration disponible pour amorcer un début de réflexion utile pour le devenir du continent. C’est impératif. Nous avons le droit de connaître la richesse de notre sous-sol, de viser plus haut et prendre définitivement notre envol. Nous n’avons rien à perdre à y accorder du temps. Sortons du monde la peur et de l’intimidation et entrons dans celui du courage d’affronter nos réalités pour engager des programmes ambitieux de sortie de crise. Notre continent en a besoin et chaque citoyen peut y apporter sa contribution.

Ibrahima Théo LAM

Citoyen engagé pour le développement des territoires africains

E-mail : lamtheo79@yahoo.fr