D’après la Banque Mondiale, d’ici 2030, la consommation régionale d’électricité devrait augmenter de 100 %. Et si cette croissance exponentielle était assurée par une expansion du mix électrique existant, on pourrait s’attendre à ce que les émissions de carbone augmentent de 102 %.
D’après la Banque Mondiale, une coopération régionale plus étroite permettra d’adopter des technologies plus propres et de réduire de 32 % l’intensité de carbone dans la production d’électricité.
« Le commerce régional permettra ainsi le développement de projets d’énergies renouvelables qui sont trop grands pour être absorbés par le système électrique d’un seul pays. A noter aussi qu’un nouveau financement de 465 millions de dollars octroyé en juin 2021 va aider à accroître l’intégration des énergies renouvelables et à améliorer l’exploitation du réseau électrique régional grâce au stockage de l’énergie par batteries. Une initiative novatrice qui permettra d’accroître les investissements dans les énergies renouvelables », précise-t-on dans le document de la Banque Mondiale.
« Nous voulons sortir de l’ère des hydrocarbures et nous orienter vers les énergies vertes. Le Libéria se trouve dans une région riche en énergie solaire, nous avons également de nombreuses ressources fluviales sur lesquelles des systèmes hydroélectriques de différentes catégories pourraient être installés » indique Gesler Murray, ministre des Mines et de l’Énergie du Libéria.
D’après la source, avec la pandémie de la COVID-19, l’utilisation des plateformes et applications numériques est désormais en forte croissance dans tous les secteurs et à tous les niveaux. Et la transformation numérique du continent ne peut se réaliser sans un meilleur accès à l’électricité.
« L’heure est à une gestion optimale des ressources énergétiques en Afrique de l’Ouest pour améliorer le quotidien de ses habitants et booster la productivité des économies. Du moulin d’Antoine au Bénin, à la famille de Rosalie au Burkina Faso, jusqu’aux grandes industries de la sous-région, l’Afrique se transforme grâce à la puissance conductrice de l’énergie », explique-t-on dans le document.
Du chemin à faire malgré des avancées notables
« Avec un taux d’électrification de 53 % en 2019, contre 34 % seulement en 2000, l’Afrique de l’Ouest a enregistré des progrès importants mais il reste encore des défis à relever et près de la moitié de la population n’a pas d’électricité. L’histoire de l’électrification du village de Rosalie Zongo, au Burkina Faso, illustre cette évolution et la nécessité de relever les défis persistants, développer le potentiel des diverse ressources énergétiques et renforcer les interconnexions », note la source.
Vers un marché régional performant de l’électricité en Afrique de l’Ouest
D’après la Banque Mondiale, au-delà des efforts fournis au niveau national, l’avenir de l’énergie en Afrique s’inscrit indéniablement dans une solution régionale pour être durable.
« Notre région regorge de ressources immenses d’énergie électrique capables de faire face à la demande pendant de nombreuses années. Mais elles sont isolées dans quelques pays qui parfois n’ont pas les moyens de les développer. En réalisant l’interconnexion, nous mettons l’énergie à la disposition des pays. La connectivité permet d’avoir accès à la quantité d’énergie nécessaire à moindre coût » », indique Apollinaire Siengui Ki, secrétaire général du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (en anglais West Africa Power Pool, WAPP).
Et le document de rajouter : « Créée en 1999, l’institution regroupe 14 pays et a pour mission de promouvoir et développer des infrastructures de production et de transport d’énergie électrique, et d’assurer la coordination des échanges d’énergie électrique entre les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ».
D’après la source, avec l’appui de ses partenaires, dont la Banque mondiale, le WAPP a mobilisé environ 5 milliards de dollars qui ont permis de réaliser neuf interconnexions transfrontalières, l’objectif étant d’interconnecter tous les 14 pays d’ici 2024. Et ceci a permis d’améliorer l’accès dans plusieurs pays de la région, dont certains, à l’instar de la Côte d’Ivoire, sont aujourd’hui en mesure de vendre l’excès d’électricité dont ils disposent à d’autres qui en ont besoin.