A l’occasion de la Journée Africaine de la lutte Anti-corruption, Amnesty International a organisé ce mardi 11 Juillet une conférence de lancement d’un nouveau rapport la corruption et des droits humains dans la région Afrique de l’Ouest et du Centre. L’organisation a mené des recherches sur les repressions et attaques que les activistes de la lutte anti-corruption dans 18 pays tout en explorant l’impact de ces attaques sur l’état des droits humains d’une manière générale.

Samira Daoud, directrice Amnesty International Afrique de l’Ouest et du Centre, a souligné : « Nous sommes réunis pour vous présenter le dernier rapport d’Amnesty International, intitulé « La lutte contre la corruption en péril », répression à l’encontre des défenseurs anti-corruption en Afrique de l’Ouest et du Centre. Nous avons choisi la date du 11 juillet pour sortir ce rapport parce que nous célébrons aujourd’hui la journée africaine de lutte contre la corruption mais aussi parce que cette journée correspond au 20 ème anniversaire de l’adoption de la convention de l’union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption ».

Elle estime à ce jour, 48 Etats sur les 55 membres de l’Union africaine, ont ratifié cette convention et tous se sont dotés de mécanismes nationaux pour lutter contre ce fléau qui mine à la fois l’Etat de droit aussi, impacte négativement la jouissance des droits humains.

« En dépit de ces éléments, la corruption continue de prospérer sur le continent mais par ailleurs, elle prospère dans un contexte de rétrécissement inquiétant de l’espace civique et de crises multiples. Les défenseurs des droits humains en particulier les défenseurs anti-corruption, qu’il s’agisse des activistes, de militants contre la corruption, qu’il s’agisse de journalistes, de lanceurs d’alerte, d’ONG font l’objet d’harcèlement, d’intimidation, de séquestration, parfois sont tués », dira Mme Samira Daoud.

D’après Amnesty International, la Corruption est une question de droits humains. Et elle interfère dans la jouissance effective des droits individuels et collectifs garantis par les traités internationaux et régionaux relatifs aux droits humains.

« Cependant, les personnes qui mettent en évidence ces agissements sont bien souvent confrontées à de répression, de l’intimidation et du harcèlement de la part des autorités dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Des lois sur la diffamation et les « fausses informations », des amendes disproportionnées, des arrestations arbitraires, des menaces et des violences physiques sont utilisées pour faire taire les militants et les journalistes qui dénoncent les pratiques malhonnêtes », précise-t-on dans le communiqué de presse.

Le document de poursuivre : « Les défenseurs des droits humains qui combattent la corruption sont confrontés à un manque de lois permettant de les protéger, à des institutions judiciaires biaisées et à une culture de l’impunité qui laisse les pratiques malhonnêtes et des abus de pouvoir impunis ».

Amnesty International appelle les Etats à adopter et améliorer les lois qui protégeraient ces défenseurs des droits humains contre les représailles et créeraient un environnement au sein duquel ils et elles pourraient enquêter et faire des rapports en toute sécurité sur la corruption et ses implications en matière de droits humains.

« Actuellement, seuls la Côte d’ivoire, le Mali et le Niger ont adopté des lois sur la protection des défenseurs des droits humains, et seul le Ghana posséde une législation visant spécifiquement à protéger les lanceurs et lanceuses d’alerte », note-t-on dans le document.