Le sous-financement du secteur de la protection sociale étant le tendon d’Achille des pays en voie de développement, mérite des réflexions. C’est pourquoi au Sénégal, pour régler ce lancinant problème, la Dgpsn plaide pour des réformes budgétaires et fiscales majeures permettant d’assurer un financement adéquat à ce secteur.

Pour apporter des réponses structurelles au sous-financement du secteur de la protection sociale, Madame le Délégué général à la protection et à la solidarité nationale (Dgpsn), Aminata Sow, a plaidé hier pour des réformes budgétaires et fiscales majeures afin d’assurer un financement adéquat et durable à ce secteur. Pour cette dernière, seul un financement adéquat pourra permettre de réussir l’universalité de la protection sociale, conformément à l’esprit de l’accélérateur mondiale pour l’emploi et la protection sociale et des transitions justes, comme lancé par le Secrétaire général des Nations-Unies en visant, entre autres, l’extension de ce secteur. «Cette initiative promeut également des stratégies de financement pérennes s’appuyant principalement sur la mobilisation de ressources domestiques», a-t-elle déclaré. Mme Sow présidait hier une rencontre sur le «café de la Protection sociale» qui est une tribune mise en place par la Dgpsn et qui associe les acteurs de la protection sociale dans un exercice d’échanges et de réflexion sur les questions importantes pour développer le secteur. Ce présent café dont le thème est axé sur «le financement de la protection sociale au Sénégal», constitue non seulement un moment important pour la Dgpsn de renforcer et développer les synergies dans les interventions des différents acteurs du secteur en vue de réduire la fragmentation et assurer une meilleure cohérence des actions entreprises par les ministères sectoriels et les Partenaires au développement (Pad), mais d’aborder la problématique du financement de ce secteur. Le taux de couverture de la protection sociale étant très faible en Afrique avec 17 %, a connu une hausse au Sénégal allant jusqu’à 53 % avec la Cmu. «mais, il reste des défis à relever d’autant plus qu’on a un secteur informel qui occupe plus de 90 % des emplois et n’a pas de couverture de protection sociale», indique-t-elle. Avant de préciser : «il y a des efforts à faire pour renforcer notre système de protection sociale». Au Sénégal, les besoins de financement du secteur obstruent les efforts financiers de l’État qui, dans son budget, mobilise des ressources internes pour financer les programmes non contributifs de protection sociale, comme l’illustre le Programme national de bourses de sécurité familiale (Pnbsf) dont les ressources ne cessent d’augmenter. Abondant dans le même sens, Amadou Cheikh Kanouté de la Cicodev, de magnifier : «avoir une institution qui fait ses propres recherches de développement, nous de la société civile, nous ne faisons que nous réjouir». «Nous avons besoin d’être ensemble pour faire de telle sorte que la Dgpsn puisse s’ancrer dans tout le pays», ajoute-t-il.

Prenant la parole à cette rencontre, Babacar Sylla, chef de projets à Expertise France, a fait savoir que sans financement adéquat, les partenaires vont hésiter à investir leur argent. C’est pourquoi, il appelle à la mise en place d’un socle de protection sociale non contributive à l’ensemble de la population.