La banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans le document : « Note de conjoncture économique dans les pays de l’UEMOA-Juillet 2023 », note que les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent une hausse, en glissement mensuel, de 1,0% en juin 2023.
D’après la Bceao, les matières premières exportées et importées par les pays de l’Union se sont renchéries en juin 2023, en ligne avec la baisse de l’offre, dans un contexte marqué par des prévisions de mauvaises conditions climatiques.
« Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent une hausse, en glissement mensuel, de 1,0% en juin 2023, après un recul de 1,2% le mois précédent. Ce renchérissement s’explique essentiellement par la hausse des cours de certains produits alimentaires (cacao : +7,6% et café : +6,5%), de l’uranium (+5,1%) et du gaz naturel
(+0,6%). Par contre, un fléchissement des cours a été relevé au niveau des huiles (huile de palmiste : -6,0% et huile de palme : -3,4%), de la noix de cajou (-4,4%), du zinc (-2,5%), de l’or (-2,3%), du pétrole (-1,1%), du caoutchouc (-0,5%) et du coton (-0,3%) », précise-t-on dans le document.
Hausse des prix du Cacoa
« Les prix du cacao ont augmenté, dans un contexte d’inquiétudes croissantes concernant l’offre mondiale restreinte. En Côte d’Ivoire, les prévisions de récoltes font état d’une baisse de la production. Pour la campagne 2022-2023, le Gouvernement prévoit une récolte de 450.000 à 500.000 tonnes, ce qui est inférieur aux 600.000 tonnes de la campagne intermédiaire 2021-2022. Les prix du café sont en hausse, dans un contexte d’inquiétudes accrues concernant la production mondiale, du fait des effets du phénomène météorologique El Niño », précise la source.
Toujours d’après la source, les cours de l’uranium se sont accrus, en lien avec l’augmentation de la demande d’énergie à faible émission de carbone à long terme et des risques pesant sur l’offre à court terme. Et le Gouvernement américain a approuvé deux projets de loi visant à interdire l’importation d’uranium russe, s’alignant sur de nombreux services publics européens qui ont volontairement évité les approvisionnements russes.
« En revanche, la demande de noix de cajouest en berne partout dans le monde. En Amérique du Nord, première zone d’importation de ce produit au monde, les chiffres sont les plus alarmants (-25%) sur les trois premiers mois de 2023. Le cours de l’ora pâti des hausses attendues des taux de plusieurs banques centrales, ainsi que du rebond du dollar et des taux obligataires. Les cours du pétrole sont impactés par les craintes récurrentes concernant la hausse des taux d’intérêts et les inquiétudes sur la solidité de la croissance économique chinoise. La faiblesse du marché du caoutchoucest le reflet de la fragile reprise économique en Chine. Les cours du coton ont baissé, principalement, en raison des attentes d’une production mondiale plus élevée, en provenance des États-Unis et du Pakistan. Par ailleurs, ce produit a été affecté par la disponibilité de stocks et la baisse des commandes », renseigne le document.
La source souligne que l’augmentation de l’offre, avec des stocks qui ont presque doublé, et la faiblesse de la demande ont impacté les cours du zinc.
Baisse de 7,0% des principaux produits exportés par les pays de l’UEMOA
« Par rapport à juin 2022, les prix des principaux produits exportés par les pays de l’UEMOA ont baissé de 7,0%, après une diminution de 8,7% le mois précédent. La baisse des cours concerne les produits énergétiques (gaz naturel: -61,1% et pétrole: -36,7%) et les produits non énergétiques, notamment les huiles(-37,3%), le coton(-32,3%) et le caoutchouc(-28,1%). En revanche, les produits agricolesont renchéri (cacao: +34,6% et café: +28,0%) », note la BCEAO.
D’après la source, les prix des principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA ont enregistré une hausse de 4,1% en juin 2023 en variation mensuelle, après un repli de 0,3% un mois auparavant. La progression concerne les cours de l’huile de soja(+12,9%), du blé(+6,7%) et du riz (+2,8%). En revanche, les prix du sucre(-2,6%) sont repartis à la baisse.
« Les prix internationaux de l’huile de sojaont été soutenus par les inquiétudes liées à la survenue d’une sécheresse excessive dans certaines zones des principales régions productrices aux États-Unis. La hausse des cours du blé reflète un contexte de craintes sur la production en Chine, où des pluies pourraient davantage dégrader les cultures. Par ailleurs, la destruction du barrage en Ukraine, un des plus gros producteurs mondiaux, a eu un impact sur le cours du blé », souligne la source.
Et le document de poursuivre : « Les difficultés de production dans certains pays du Moyen-Orient (Iraq, Egypte) et les incertitudes pesant sur la reconduction de l’accord sur le transport des céréales via les corridors de la mer Noire ont également pesé sur les cours de ce produit. Le prix du riz est soutenu par une offre réduite, liée à des conditions météorologiques défavorables en Chine, en Inde et au Pakistan. Les restrictions à l’exportation sur diverses variétés de cette céréale en Inde ont renforcé la tendance ».