Un atelier transfrontalier de mise en réseau des acteurs engagés dans la lutte contre la criminalité environnementale autour des aires marines protégées et écosystèmes marins/ côtiers s’est ouvert à Dakar le mardi 24 octobre 2023. Ainsi pour faire face à ce fléau, les acteurs unissent leurs forces avec la mise sur pied d’un réseau pour harmoniser leurs actions.
M. Christian Noirard, coordonnateur régional des aires protégées, biodiversité pour l’UICN, souligne : «Aujourd’hui, les questions de criminalité environnementale, la conservation de la diversité, ne se traitent palus au niveau local, on essaie de travailler au niveau régional, c’est pour ça que, cet atelier rassemble tous les pays la face Atlantique ouest africaine, de la Mauritanie jusqu’au Nigéria pour essayer de les mettre en réseau. Donc, on met en réseau à la fois des conservateurs d’aires protégées. On essaye aussi de mettre en réseau les communautés locales, il y a des aires protégées qui sont gérées par des communautés et de travailler sur des plans de gestions, de gouvernance et d’outils communs pour la conservation et pour lutter contre la criminalité environnementale ».
Dr. Ogoudje Isidore Amahowe, expert en lutte contre la criminalité environnementale au niveau de l’UICN/ Paco, a tenu à préciser : «Cet atelier mise comme objectif principal la mise en réseau des acteurs de lutte contre la criminalité environnementale au niveau des aires marines protégées, les écosystèmes marins côtiers. Aujourd’hui, de plus en plus, la criminalité environnementale a pris une dimension alarmante, il y a beaucoup d’infractions d’environnementales, telles que la pêche illégale, la coupe des mangroves et toutes autres formes de criminalités qui se multiplient le long de ces écosystèmes qui sont négligées de façon globale ».
Il estime que cet atelier vise à rassembler tous ces acteurs qui sont venus de tous les pays et de toute la côte, des pays du Golf de Guinée et les mettre ensemble pour qu’ils se connaissent et qu’ils définissent ensemble des actions prioritaires pour efficacement lutter contre le phénomène.
M. Cheikh Tidiane Kane, chargé de la gestion des aires protégées à la commission de l’union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), martèle : «Papbio est un programme régional appuyé par l’Union européenne pour accompagner les Etats de l’Afrique de l’Ouest dans le cadre de la mise en œuvre de leurs politiques en matière de gestion durable de la biodiversité et des aires protégées. Dans ce programme, nous avons une action extrêmement importante qui consiste à faciliter, voire renforcer la coopération inter-étatique dans le cadre de la lutte contre la criminalité environnementale. Pourquoi la lutte contre la criminalité environnementale parce que les aires protégées, la biodiversité de manière générale, font l’objet d’agressions multiples et on s’est rendu compte que les administrations en charge des aires protégées, à elles seules, ne peuvent pas faire face à ce fléau ».
Colonel Mamadou Sidibé, directeur des aires marines communautaires protégées au niveau du ministère de l’environnement, du développement durable, de la transition écologique au niveau du Sénégal, Président du réseau des aires marines protégées de l’Afrique de l’Ouest (RAMPAO), avance : «C’est un phénomène qui prend aujourd’hui des proportions très inquiétantes. Donc, il est aujourd’hui normal pour nous aussi de développer des stratégies pour s’adapter à ces différentes formes de criminalités. Auparavant, on parlait tout simplement de criminalité faunique, donc aujourd’hui, on parle de criminalité environnementale parce que ces diverses formes aujourd’hui qui se sont développées par rapport à cette action. Et c’est une action non seulement mercantile mais aussi qui rapporte gros et ce qui fait qu’aujourd’hui les gens ne lésinent pas sur les moyens. Et qu’un seul Etat, prendre les dispositions nécessaires pour lutter contre ça, ne peut pas y parvenir et dans ce sens-là que nous avons réuni l’ensemble autour du réseau des aires marines protégées de l’Afrique de l’Ouest, l’ensemble des gestionnaires pour au moins mettre en place un dispositif cohérent, permettant de mieux juguler ces formes d’agression au niveau de l’environnement ».