D’après la Banque mondiale, dès 2027, l’énergie solaire devrait, supplanter le charbon  en tant que source d’énergie la plus disponible dans le monde. Et avec l’éolien, l’énergie solaire est devenue le moyen le moins cher de répondre à la demande croissante d’électricité . 

« L’énergie solaire change la donne, tant sur le plan de l’action climatique que de l’accès à l’électricité, et de nombreux pays en développement disposent de certaines des plus grandes ressources solaires et éoliennes au monde », explique Demetrios Papathanasiou, directeur du pôle Énergie à la Banque mondiale.

S’il est optimiste quant à la capacité des pays du monde entier à tirer parti des avancées de l’énergie solaire et à réaliser des progrès spectaculaires, il reconnaît que nombre de pays en développement ont des difficultés à obtenir les financements nécessaires pour augmenter les investissements dans ce secteur.  

« La technologie existe, elle peut fournir de l’énergie solaire propre et bon marché à des millions de personnes qui vivent encore sans électricité. La communauté internationale doit intensifier son soutien pour aider les gouvernements à préparer des plans de transition, à renforcer les institutions centrales du secteur de l’électricité, à conceptualiser des projets bien en amont et à atténuer les risques de coûts trop élevés », dira-t-il.

675 millions de personnes qui n’ont toujours pas accès à l’électricité

« Sur les quelque 675 millions de personnes qui n’ont toujours pas accès à l’électricité dans le monde, plus de 80 %, soit 567 millions, vivent en Afrique subsaharienne », note la Banque mondiale.

Et le document de rajouter : « D’ici 2030, les mini-réseaux solaires pourraient fournir une alimentation électrique ininterrompue de haute qualité à 380 millions de personnes. Cela suppose néanmoins que les gouvernements et les acteurs du solaire travaillent ensemble pour faire baisser les coûts et surmonter les obstacles au financement, notamment les risques technologiques, politiques et réglementaires, ainsi que les incertitudes entourant l’accessibilité financière et les capacités de paiement des usagers ».

D’après la source, il en va de même pour l’énergie solaire conventionnelle.

« En dépit de ses promesses, la généralisation de l’énergie solaire a été lente et difficile. Il a fallu des décennies pour surmonter les hésitations liées à l’adoption d’une nouvelle technologie.   Beaucoup de pays se sont cantonnés à une énergie à forte teneur en carbone, dépensant jusqu’à six fois plus en subventions à la consommation de combustibles fossiles que pour leurs engagements de lutte contre le changement climatique pris dans le cadre de l’accord de Paris », souligne la source.  

Des politiques et des réglementations adaptées peuvent contribuer à réduire les coûts de développement de l’énergie solaire, à attirer des financements moins onéreux et à encourager l’investissement privé. Toutefois, l’aide publique au développement doit également augmenter et les institutions multilatérales de développement, dont la Banque mondiale, devront faire davantage.   

La Banque mondiale a mené diverses actions pour surmonter les obstacles, en fournissant souvent des conseils stratégiques et des financements essentiels pour lancer les projets.  

La Banque mondiale a également apporté 648 millions de dollars de financement à taux réduit pour aider à lancer l’installation de panneaux solaires sur les toits d’édifices commerciaux et industriels en Inde et a encouragé plusieurs États du pays à adopter des réglementations qui ont stimulé ces développements. Le marché de l’énergie solaire sur les toits est ainsi passé de 454 MW en 2016 à 11 GW en 2023.

D’autres pays suivent cet exemple, notamment le Nigéria où un projet d’installation de panneaux solaires sur les toits des habitations devrait permettre de réduire de 13,9 millions de tonnes les émissions de gaz à effet de serre. 

Le programme Scaling Solar mis en œuvre par la Banque mondiale et IFC, travaille avec les gouvernements pour rationaliser le développement de l’énergie solaire et réduire les coûts. Il a permis à des pays comme la Zambie et le Sénégal de produire de l’énergie solaire à un prix abordable.