Murid Institute a organisé le Dimanche 28 janvier 2024 à Touba un atelier sur « Leadership et bonne Gouvernance dans les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba ». D’éminents intellectuels, aux profils divers et variés ont eu à échanger sur d’importantes thématiques liées au thème. D’après Murid Institue, les enseignements de nos guides religieux particulièrement de Cheikh Ahmadou Bamba concernant le leadership et la bonne gouvernance se fondent sur les sources coraniques et de la Sunna.
M. Djiby Diakhaté, Sociologue, a affirmé : «Si nous voulons asseoir les véritables bases d’une gouvernance, il faut revenir à nos traditions, à nos cultures. Il nous faut un système politique, institutionnel et étatique en phase avec nos réalités, culturelles et religieuses. Nous nous sommes rendu compte que dans nos sociétés traditionnelles, il y avait un système de guidance qui mettait le respect de l’humain au centre du dispositif. Nous avions des exemples de redistribution équitable des ressources comme le fait de se retrouver autour d’un même bol à l’heure du mangé. Cette façon de procéder on le retrouve chez Cheikh Amadou Bamba, Chez El Hadji Malick Sy comme dans la révolution torodo avec Almamy THIERNO Souleymane Baal et Imam Abdou Khadre Kane ».
M. Diakhaté estime que si nous nous référons à notre histoire, nous avons des référents forts qui nous permettent d’asseoir un véritable système politique fondé sur une bonne gouvernance à partir de nous-même.
« On s’est rendu compte qu’on a trop copié le modèle occidental et finalement on se retrouve dans une sorte de cul de sac. Il faut s’arrêter et retourner sur ses pas », conclut-il.
Pour les candidats à l’élection présidentielle, il estime qu’il y a un travail de recherche à faire par les différents candidats et aussi s’engager à adapter un type de conduite.
M. Elimane Abib Kane président de Leg Africa, souligne : «Nous constatons que nous sommes très loin de la finalité du leadership et de la bonne gouvernance qui consiste à répondre aux aspirations des populations. On ne peut parler de leadership sans y voir l’éthique. Donc nous avons des sources impérissables à commencer l’héritage spirituel, les textes sacrés et les contributions des différents érudits fondateurs de cette société sénégalaise qui fait le syncrétisme avec un certain nombre de valeur traditionnelle comme la charte du manding qui datait du 13eme siècle même de loin avec nos origines africaines de l’esprit de la mathématique qui a orienté la plus grande civilisation pionnière du monde ».
Imam Ahmad Dame Ndiaye, Pdt ligue des imams et prédicateurs du Sénégal a tenu à préciser : «L’islam, à travers le Saint Coran et les hadiths, a déjà réglé la question du leadership et de la bonne gouvernance. Nous avons actuellement un problème de leadership dans nos sociétés. Et on doit se poser la question de ce pourquoi depuis l’indépendance, on n’arrive pas à avoir de bons leaders pour en avoir demain ».
Imam Khadim Ndiaye de Mourid Institute estime qu’ils ontréuni de sommités intellectuelles pour pousser la réflexion afin d’asseoir une société à l’image de nos croyances.
Il précise qu’ils ont toujours été déçus par les dirigeants que nous avions nous mêmes choisi depuis notre accession à l’indépendance.
Il poursuit : « Pour l’élection présidentielle du 25 Février, nous demandons aux populations de choisir le profil qui répond à ces valeurs à savoir, les recommandations du Saint Coran, les enseignements du prophète Mohamed (PSL) et de ses compagnons mais aussi ceux des guides religieux de notre pays comme Cheikh Ahmadou Bamba ».
Dr Khadim Bamba Diagne, Enseignant chercheur de l’UCAD se réjouit de l’initiative de Murid institut qui a réuni d’intellectuels de haute facture. Selon lui, les prophètes sont des exemples d’inspiration pour incarner le leadership et la bonne gouvernance.
D’après l’enseignant chercheur, le pardon est l’un des qualités fondamentales d’un leader. Pour illustrer ses propos, il rappelle le retour de cheikh Ahmadou Bamba, qui dès son retour d’exil avait pardonné ceux qui lui avaient causé du tort.
« Quand le Cheikh a lancé en 1917-1918, les grands travaux de construction de la communauté mourides, il avait fait appel à la contribution de tous. Ceci montre que nous devons adopter ce mode de vie de la communauté mouride si nous voulons être libre financièrement et indépendant », dira Dr. Khadim Bamba Diagne qui poursuit : « Dans cette élection présidentielle, ce que nous cherchons, c’est le meilleur homme, ce que Serigne Touba appelle l’homme idéal ».
D’après les Termes De Références, « Le modèle de gouvernance depuis l’indépendance n’a pas résolu nos problèmes de développement socioéconomiques. Il se pose donc la nécessité de définir les caractéristiques des leaders qui aspirent à diriger et à mener une gouvernance au service de l’intérêt général, qui soient en phase avec nos valeurs socioreligieuses et avec comme référence de base, les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, de même que ceux des grandes figures de notre pays. Cette nécessité se pose avec acuité surtout dans le cadre du contexte actuel d’élection présidentielle à venir ».
Rappelons que l’objectif de cet atelier, est de bien définir le portrait-robot d’un bon leader en tirant ses caractéristiques des valeurs islamiques, des enseignements et de la vie des grandes figures de notre pays, notamment Cheikh Ahmadou Bamba.
« Mais également en revisitant les sagesses populaires africaines, les valeurs universelles et les consensus forts de notre société. Le choix d’un bon leader a pour objectif d’assoir une bonne gouvernance des affaires publiques, d’où la nécessité pour cet atelier de définir les conditions de cette bonne gouvernance », précise-t-on dans les TDR.