Me El Ousseyni KANE, Directeur Général du Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Émergent (BOS/PSE) et Manar Sall, Directeur Général de PETROSEN TRADING & SERVICES, ont signé, lundi 19 février 2024, dans les locaux du BOS, un protocole d’accord et de convention portant sur l’évaluation de l’impact du projet de construction d’une usine de production d’engrais dans le cadre de la stratégie d’industrialisation et de souveraineté alimentaire du Sénégal. Le montant du projet s’élève à plus 900 milliards de F CFA

Me El Ousseyni KANE, Directeur Général du Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Émergent (BOS/PSE), a affirmé : « L’idée que vous avez de porter ce projet de production d’engrais démontre de votre capacité d’insertion dans le circuit économique de vous intéresser dans tout ce qui se passe aujourd’hui parce que l’économie, c’est une interconnexion entre les secteurs et les branches. On ne peut développer une agriculture sans mettre l’engrais. Et l’idée de Petrosen de créer cette usine qui sera le plus gros investissement du Sénégal, mieux que le Port de Ndayane. C’est un projet extrêmement important pour le Sénégal qui va sécuriser notre production agricole mais aussi jouer sur la balance commerciale, nous importons beaucoup d’engrais aujourd’hui. Cela va nous permettre de jouer sur la balance commerciale du Sénégal mais aussi de renforcer notre sécurité alimentaire. Ce projet d’envergure, ce projet stratégique pour le Sénégal que vous avez pensé au BOS pour accompagner dans les études en fait de cadrage, d’impacts de ce projet ».

Quant à M. Manar Sall, Directeur Général de PETROSEN TRADING & SERVICES, il avance : « Cette convention matérialise les efforts consentis entre Petrosen et le BOS pour la réalisation de ce projet. C’est un projet qui correspond une valorisation du gaz. On est le seul pays dans cette zone-là à avoir l’Urée, donc il ne manquera que le cadre pour connaître l’engrais impeccable. C’est une vraie chance pour le Sénégal d’avoir un tel projet. Ce qu’il faut retenir, c’est le plus gros projet onshore, les deux projets qui sont plus gros, sont des projets offshores et ces deux projets sont tenus par des étrangers. Pour ce projet-là, on n’a pas besoin de compétences étrangères pour pouvoir le mener à bien même si on parle de 1000 milliards de F CA. On a les compétences sénégalaises pour mener à bien ce projet ».

Une capacité de production près de plus de 2 millions de tonnes d’engrais

M. Baye Elimane Gueye, coordonnateur du Pôle de suivi des impacts socio-économiques du BOS estime que ce projet va permettre de rentrer au cœur de la transformation structurelle parce qu’il va permettre en réalité de faire la jonction entre le secteur primaire avec l’extension du gaz industriel par la transformation en Urée, du secteur tertiaire parce qu’il va falloir faire de la commercialisation.

Selon lui, le projet va être installé au Port de Ndayane et là où, c’est important, c’est tous les points de l’économie qui vont être pris en compte.

« C’est un investissement direct qui va constituer un impact direct pour le produit intérieur brute du Sénégal. Ensuite, nous avons la consommation, là, nous allons vers des impacts indirects, l’Urée va permettre à nos producteurs d’augmenter leur capacité de production et en tout cas d’augmenter également la productivité au niveau du Sénégal. C’est l’impact net, une augmentation des produits agricoles qui peut impacter les prix locaux. Vous savez l’inflation que nous avons connu récemment, l’origine est originaire du secteur primaire. L’autre point le plus important, c’est qu’on aura à peu près plus de 2 millions de tonnes qui vont être destinées à l’exportation et là, ce qui est intéressant de voire, c’est est-ce que les coûts de production actuels du Sénégal, nous permettront d’être compétitifs sur le marché, c’est une question qui va se poser lors  de la réalisation cet outil et le dernier impact, c’est important, c’est la réduction pour les importations des urées, des engrais, ce sont des produits qui sont subventionnés par l’Etat, un impact qui est attendu, c’est la baisse des réponses fiscales au niveau du Sénégal », dira-t-il.

Ce projet va permettre de réduire le déficit de la balance commerciale

M. Fary Ndao, responsable projet Pétrochimie/ Petrosen estime que l’urée est un engrais qui est entièrement importé au Sénégal en raison de 80 000 tonnes par an pour l’essentiel de Russie, parfois du Nigéria et c’est un ingrédient important dans l’amélioration des rendements agricoles.

M. Ndao affirme : « Ce que nous allons faire, nous allons valoriser le gaz naturel que notre pays a découvert aux larges de ses côtes. Et ce gaz naturel va être transformé d’abord en Hydrogène ensuite en Ammoniaque puis en Urée. Donc cela va largement satisfaire les besoins au Sénégal et nous pourrons également importer dans les pays voisins que sont le Mali, le Burkina, la Guinée, la Gambie jusqu’en Côte d’ivoire mais également outre Atlantique, les pays comme le brésil, les Etats-Unis ou l’Argentine. Le projet va coûter environ, 1,5 milliards de dollars ( 912 826 350 000 F CFA ), cela va être le projet le plus important de l’histoire du Sénégal en dehors des projets pétroliers offshore que sont les GTA de Sangomar et ce projet va permettre de réduire le déficit de la balance commerciale et d’après les projections que nous avons, va permettre de faire entrer environ 175 milliards de F CFA par an en termes de revenus commerciaux nets, qui vont s’ajouter à notre balance commerciale pour la rendre moins déficitaire ».

« Il est également important de  savoir que ce projet nous permet  de rattraper un déficit que nous avons par rapport  aux autres pays, notamment les pays développés, producteurs de céréales, le Sénégal importe chaque année entre 800 000 et 900 000 tonnes de riz malgré l’amélioration de la production locale dans la vallée de la Casamance  et le fleuve Sénégal, nous allons  avoir le meilleur rendement, là où nous utilisons environ 10 kilos d’urée par hectare, des pays comme l’Inde sont environ à 110 kilos, les Etats-Unis à 80 kilos, le Brésil également à 70 et 80 kilos. Vous voyez qu’il y a l’énorme gap à combler et c’est ce gap qui fait aujourd’hui, nous n’avons pas encore l’autosuffisance alimentaire », dira M. Fary Ndao,

Selon lui, le projet est cofinancé avec l’Etat du Sénégal à travers Petrosen mais également des partenaires. Et l’ouverture de l’usine est prévue à l’horizon 2028, 2029 au plus tard.

Plus de 4000 emplois prévus

« En termes de retombées attendues, la réalisation de ce projet d’urée participera à l’atteinte de l’objectif national d’autosuffisance alimentaire, rééquilibrera la balance commerciale nationale et améliorera sensiblement la disponibilité en urée mais aussi en NPK, via la fabrication d’engrais de mélange. L’usine d’urée permettra au terme la création jusqu’à 4000 emplois en phase de construction et jusqu’à 400 emplois en phase d’opération. Les autres impacts attendus sont une amélioration de la productivité agricole et un effet d’entrainement de plusieurs branches des secteurs primaires et secondaire », précise-t-on dans le communiqué de presse.

Description du projet

« PETROSEN Trading & Services (PETROSEN T&S) est le promoteur de ce projet de construction d’une usine d’engrais fabriqué à partir du gaz naturel qui a été découvert au large des côtes du Sénégal. Ce projet dénommé Senegal Fertilizer Company (SEFCO) consiste au développement, à la construction et à l’exploitation d’une usine d’urée d’une capacité de 1,2 millions de tonnes par an afin de couvrir les besoins du Sénégal (80000 tonnes/an), de la sous- région francophone ouest africaine (environ 420 000 tonnes) et d’exporter de l’urée aux USA, au Brésil etc. Le coût du projet SEFCO s’élève à 1,5 milliards de dollars US. Localisation du projet : La future zone économique spéciale (ZES) de Ndayane, adjacente au futur Port éponyme apparait comme étant l’espace adéquat pour accueillir le projet. PETROSEN T&S souhaite également y développer un écosystème de PME/PMI associé au projet d’urée (ensachage, fabrication d’engrais NPK de mélange) », précise le communiqué de presse.