Le Gouvernement italien et le Bureau régional du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Hommes (HCDH) en Afrique de l’Ouest ont procédé à la signature de l’accord pour la mise en œuvre de la phase 2 du Projet d’Appui à la Protection des Enfants victimes de Violation de leurs droits (PAPEV), ce vendredi 14 juillet. D’après le communiqué parvenu à notre rédaction, la convention a été signée par M. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme à Genève et par SEM Giovanni Umberto De Vito, Ambassadeur d’Italie à Dakar, en la présence de Robert Kotchani, Représentant Régional du HCDH en Afrique de l’Ouest, et de Marco Falcone, Directeur du bureau de Dakar de l’Agence italienne de Coopération au Développement.

Toujours d’après la source, l’Ambassadeur d’Italie a rappelé l’importance prioritaire que l’Italie attribue à la protection des droits humains, surtout des personnes les plus vulnérables et au dialogue constructif entretenu avec les Gouvernements des pays partenaires pour développer les politiques et les actions pluridisciplinaires les plus appropriées pour mieux promouvoir et protéger les droits des enfants. L’Ambassadeur De Vito a aussi souligné l’appréciation pour la qualité de la coopération technique et le renforcement des capacités offert par le Haut-Commissariat à tous les acteurs engagés sur le terrain et la volonté de ses autorités de poursuivre la collaboration satisfaisante avec le HCDH suite à l’exécution de la phase I de ce projet.

« En effet, la mise en œuvre du Projet d’Appui à la Protection des Enfants victimes de Violation de leurs droits (PAPEV) entre janvier 2018 et décembre 2022 dans six pays de la région (le Sénégal, le Mali, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau et le Niger) a constitué une étape décisive dans le déploiement des réponses pour la prévention contre les violences et la prise en compte des besoins des enfants victimes de violences », précise-t-on dans le document susmentionné.

Intervenant sur la portée du PAPEV, le Directeur de l’AICS de Dakar a souligné le relèvement du niveau d’engagement politique des décideurs et de l’intérêt accordé à la résolution du problème des enfants en situation de vulnérabilité à travers l’appel à l’Action de Banjul, à la suite de la réunion de plaidoyer de haut niveau des ministres en charge de la protection des enfants de l’espace CEDEAO. Il a noté des progrès remarquables dans ce sens à savoir : « Au niveau de jure, grâce à l’appropriation du projet par les gouvernements et leur engagement, des réformes législatives et institutionnelles ont été effectuées. Il s’agit notamment de l’Adoption du nouveau code de l’enfant en Guinée Bissau ainsi que la révision et l’adoption du code de l’enfant de la République de Guinée. Mais aussi de « l’adoption de lignes directrices pour le placement alternatif des enfants dans les familles d’accueils en Guinée ainsi que l’adoption des normes et standards minimaux pour les institutions de prise en charge des enfants en Gambie ».

Selon le Représentant régional du HCDH, M. Robert Kotchani, durant la phase I, le HCDH a pu, avec la Coopération Italienne, bâtir une approche régionale de protection des enfants. Ainsi, « depuis son lancement en juillet 2019, au total, plus de 3 500 enfants ont directement bénéficié des prestations offertes par le projet, 48 structures de prise en charge implantées dans les pays bénéficiaires (22 pour le Mali, 10 pour la Guinée, 14 pour la Sénégal, un en Gambie) ont bénéficié de divers matériaux afin d’améliorer les conditions de prise en charge des enfants : literie (matelas, lits, draps, couverture) et produits d’entretiens.  En plus, près de 775 acteurs de la chaine judiciaire (juges de tribunal pour enfants, procureurs, magistrats, policiers, gendarmes, gardes pénitenciers, travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés) ont été formés à l’accompagnement juridique et psychosocial des enfants victimes de violation de leurs droits », a ajouté M. Kotchani.

600 000 enfants victimes de la traite transfrontalière entre 2015 et 2018

D’après le communiqué, selon les derniers relevés effectués par le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, entre 2015 et 2018, plus de 600 000 enfants en Afrique de l’Ouest ont été victimes de la traite transfrontalière. Et des données empiriques montrent que ce nombre a augmenté pour diverses raisons, notamment le contexte en matière de sécurité dans ces pays, les conditions de vie précaires des enfants et la pandémie de COVID-19 qui exacerbe des conditions socioéconomiques déjà difficiles.

Toujours d’après la source, pour parachever les progrès réalisés et concourir à atteindre les ODD 4, 5 et 16 conformément à l’Agenda 2030, le Projet d’Appui à la Protection des Enfants victimes de Violation de leurs droits (PAPEV II), a ainsi été confirmé pour trois ans (2023-2026) et pour un nouveau montant de 4 000 000 d’euros. Et  deux objectifs spécifiques seront poursuivis dans cette phase : Améliorer la gouvernance nationale et régionale des systèmes de protection des enfants et promouvoir la coopération transnationale dans la promotion des droits des enfants dans l’espace de la CEDEAO ; Améliorer la prise en charge des besoins des enfants dans l’espace de la CEDEAO en assurant aux enfants, filles et garçons victimes de violation de leurs droits, l’accès aux services de prévention et de protection et la promotion de la qualité des interventions, y compris dans les situations d’urgence et de changement climatique.

La cérémonie a été marquée par la présence des représentants des pays bénéficiaires à savoir le Sénégal, la Gambie, la République de Guinée, la Guinée Bissau et le Mali.