Le Ministère des Finances et du Budget, dans son « Document Budgétaire Genre 2024 », estime que le Sénégal s’est résolument engagé sur la voie d’une transformation structurelle en faisant du capital humain un des piliers de sa politique de développement économique et social.  Et à ce titre, l’inclusion sociale et la promotion de l’équité et de l’égalité de genre apparaissent comme des défis majeurs.

D’après le document, malgré la persistance de disparités dans certains secteurs, des avancées ont été notées en matière d’égalité de genre notamment dans le domaine de l’accès aux instances de décision, à l’éducation, à l’autonomisation, à l’allégement des travaux et à la formation.

« En matière d’acquis, des efforts importants sont enregistrés à travers la mise en œuvre des politiques. Il faut noter également le rôle important des partenaires au développement à travers la mise en œuvre des projets/programmes mais également le secteur privé, la société civile, entre autres », renseigne-t-on dans le document.

Forte représentation des femmes au Parlement

D’après le document, en matière de représentativité des femmes au sein du parlement, conformément au rapport sur « les femmes au Parlement en 2022 : regard sur l’année écoulée » de l’union internationale pour la démocratie pour tous, le Sénégal avec un taux de 44,2%, occupe le 4éme rangau niveau mondial en ce qui concerne le ratio relatif à la présence des femmes dans les chambres uniques et basses, après le renouvellement parlementaire de 2022.

Le document note qu’avec l’introduction de la loi sur la parité en 2010, le Sénégal a été l’un des pionniers dans la représentation politique des femmes au Parlement. En 2022, il est entré dans l’histoire avec la plus forte proportion de femmes parlementaires jamais atteinte en Afrique de l’Ouest. Et, il occupe la troisième place en Afrique et la quatorzième dans le monde pour la représentation des femmes au Parlement en 2022.

« Ces dernières années, la forte représentation des femmes au Parlement explique plusieurs avancées législatives, notamment une loi autorisant les sénégalaises mariées à un étranger à transmettre leur nationalité à leurs enfants (2013) et un texte de loi érigeant le viol en infraction pénale (2020). Cependant, d’autres défis inéluctables attendent le législateur comme la légalité des droits parentaux, les violences à l’égard des femmes, l’éducation des filles, l’accès à la santé, etc. Grâce à l’application de la loi sur la parité, la proportion des femmes députés est passée de 18,7% à 44,2%, entre la 12éme et la 14éme législature, soit une hausse significative de 25,5 points de pourcentage sur une période de 13 ans », renseigne la source.

Le document souligne qu’au niveau de la Cour des Comptes, sur un total de 46 magistrats (année 2022), seules 5 sont des femmes, soit un ratio de 11% avec 3 femmes parmi les 11 conseillers référendaires et 2 parmi les 21 conseillers. Pour les assistants vérificateurs, on note un ratio de 30%, soit 14 femmes sur un total de 46.

22,7% de présence des femmes au Conseil économique, social et environnemental

« De même, la présence des femmes au niveau du Conseil économique, social et environnemental (CESE), dirigé par une femme entre 2013-2019 et 2019-2020, est de vingt-sept (27) sur un total de cent dix-neuf (119), soit un taux de présence de 22,7% », précise le document.

Un taux de représentativité de 35% au Haut Conseil des Collectivités territoriales

« Au niveau du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT), les femmes représentent un peu plus du tiers des conseillers avec cinquante-deux (52) sur un total de cent-cinquante (150), soit un taux de représentativité de 35%. Il est important de souligner également que la présence d’une femme à la tête de cette importante institution constitutionnelle constitue un fait majeur qui mérite d’être salué », note la source.

16 collectivités territoriales dirigées par des femmes

« S’agissant des communes, en 2022, sur un total de 558 collectivités territoriales, seules 16 sont dirigées par des femmes, soit un faible taux de représentativité de 2,87%. Pour les conseils départementaux, la situation est similaire avec un taux de 6,97%, soit 3 femmes (Sédhiou, Koungheul et Tivaouane) sur un total de 43 présidents de conseils départementaux », renseigne le document.

La présence des femmes passe de 4,95% à 5% dans forces de défense et de sécurité

« Concernant les forces de défense et de sécurité, la prise en compte des enjeux liés à l’introduction du genre en leur sein n’est plus à démontrer au regard des effectifs de plus en plus importants de femmes dans les différents corps militaires et paramilitaires. Ce faisant, la présence des femmes y est passée de 4,95% en 2022 à 5%. Toutefois, afin de garantir un plein succès à cette initiative salutaire, des contraintes socioculturelles, encore liées à la condition féminine, doivent être levées », souligne la source.

La proportion de femmes ambassadeurs passe de 21% à 13% entre 2022 et 2023

« Relativement à la diplomatie, la proportion de femmes ambassadeurs est passée de

21% à 13% entre 2022 et 2023, soit une baisse de 8 points de pourcentage.

Également, sur un effectif total de quinze (15) consuls généraux, on ne compte aucune femme. Cependant au niveau des vice-consuls, il est noté la présence de cinq (05) femmes sur un total de quinze (15), soit un taux de présence de 33% », note la source.

Fonction ministérielle : la proportion des femmes reste inchangée

« S’agissant de la fonction ministérielle, la proportion des femmes reste inchangée entre 2021 et 2023 avec huit (8) femmes sur un total de trente-six (36) ministres de l’attelage gouvernemental. Le rapport est relativement faible surtout si on considère que deux premiers ministres femmes ont eu à diriger le gouvernement en 2001 et 2014 », explique-t-on dans le document.

Commandement territorial : le niveau de représentation des femmes reste faible

« Dans le commandement territorial, le niveau de représentation des femmes reste faible avec trois (03) femmes gouverneurs de région sur quatorze (14), 07 adjoints au gouverneur sur 28, 03 préfets sur 46, 06 adjoints au préfet de département sur 46, 06 sous-préfets d’arrondissement sur 127 et 08 adjoints sous-préfet sur 127 », précise-t-on dans le document.

D’après le ministère des Finances, à propos de l’éducation nationale, des résultats mitigés sont notés au niveau du concours général 2023 pour les filles avec 2/3 des prix dans les domaines de l’électronique et de l’électrotechnique, 0/3 pour les mathématiques, 5/5 pour les sciences de la vie et de la terre, 5/5 pour les sciences économiques, 0/4 pour la construction mécanique.