Le budget 2024 du Sénégal, qui s’élève à 7 003,6 milliards de FCFA est adopté par la majorité des Députés de l’hémicycle.
Le Rapport économique et financier, annexé au Projet de Loi de Finances initiale 2024 est présenté par M. Mamadou Moustapha BA, Ministre des Finances et du Budget. Il reposesur le cadrage macroéconomique 2023-2024.Il met en exergue la volonté du Gouvernement de poursuivre la mise en œuvre de son important programme économique et social inscrit dans le Plan Sénégal émergent PSE, dont la phase II du Plan d’Actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A) atteint son point d’achèvement à fin 2023.
Le Ministre des Finances et du Budget a indiqué que le Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2024 revêt un caractère particulier, voire historique car, avec un montant de 7 003,6 milliards FCFA, ce budget établit de nouveaux records.
« Il est également historique, parce qu’il va permettre au Sénégal de toucher ses premiers revenus issus de l’exploitation des hydrocarbures. Il est, par ailleurs, historique dans la mesure où c’est la dernière loi de finances préparée par un Président de la République qui ne sera pas candidat à sa propre succession, et qui va l’exécuter pendant seulement trois mois », a-t-il ajouté.
Cependant, le PLF 2024 n’est pas une pièce isolée. Il s’inscrit, selon le Ministre, dans une stratégie globale commencée depuis 2014 et qui a pour ambition de faire rentrer le Sénégal dans le club des pays émergents, d’ici à 2035. Cette œuvre collective a déjà réussi à changer le visage de notre pays en moins de dix ans.
Le PLF 2024 qui découle en effet de la vision du Président de la République, porte l’empreinte indéniable du PSE et s’inscrit ainsi en droite ligne du troisième Plan d’Actions Prioritaires (PAP 3) pour la période 2024-2028.
Il a également indiqué que l’ambition du Gouvernement est de juguler, dans les meilleurs délais et de la meilleure manière possible, les effets néfastes du coût élevé de la vie, tout en parachevant les chantiers en cours et en créant les conditions d’une dynamisation des activités de production, la création de revenus et d’emplois décents.
Selon le ministre Mamadou Moustapha BA, il s’agit d’un budget orienté essentiellement vers la satisfaction des priorités, notamment, le maintien des actions de protection sociale et de soutien aux ménages pour faire face au renchérissement des prix, à la poursuite des mesures de relance de l’activité économique avec l’accélération des programmes d’investissement (infrastructures, assainissement et santé), à la consolidation des marqueurs sociaux (bourses familiales, PROMOVILLES, PUDC, PUMA, etc.) et au renforcement de la sécurité.
« Par ailleurs, la poursuite des investissements dans le secteur de la santé, le renforcement du secteur agricole, le soutien aux ménages les plus vulnérables, le renforcement des projets d’infrastructures (extension de l’exploitation du Train express régional à l’aéroport (AIBD) et le démarrage du BRT constitueront les axes majeurs dans la prochaine loi de finances » a-t-il indiqué.
Les recettes du PLFI pour l’année 2024 arrêtées à 4 915,2 milliards FCFA
D’après le rapport, le Ministre a indiqué que les recettes du PLFI pour l’année 2024 sont arrêtées à 4 915,2 milliards FCFA contre 4 096,4 milliards FCFA pour la LFI 2023 et les dépenses à 5 755,4 milliards FCFA contre 5 141,9 milliards FCFA.
« Comparé à la LFI de 2023, ce projet de budget 2024 connaît une hausse des recettes de 818,8 milliards FCFA en valeur absolue (+20% en valeur relative) et des dépenses de 613,5 milliards FCFA en valeur absolue (+11,9% en valeur relative) », a-t-il relevé.
D’après le rapport, le ministre soutient que Ledit projet de loi est bâti sur une prévision de croissance de 9,2%, contre 4,1% en 2023 et un déficit budgétaire attendu à 3,9% contre 4,9% en 2023. Et ce déficit devrait poursuivre une tendance à la baisse pour converger vers le plafond communautaire de 3,0% à compter de 2025 à la faveur de la dynamique de croissance vigoureuse sur la période 2024-2028, ainsi que de l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience des dépenses publiques.
« Par ailleurs, si l’on se réfère à l’ancienne méthode comptable utilisée jusqu’en 2019, les chiffres du PLFI 2024 seraient de l’ordre de 7 003,6 milliards FCFA, lorsqu’il est ajouté, dans le périmètre des dépenses, l’amortissement de la dette publique (1 248,21 milliards FCFA) conformément à ladite méthode », mentionne-t-on dans le rapport.
Les recettes du Budget général arrêtées en 2024 à 4 693 736 900 000 de FCFA
« S’agissant des recettes du Budget général arrêtées en 2024 à 4 693 736 900 000 de FCFA, le Ministre a affirmé qu’elles sont composées des recettes internes pour un montant de 4 389 980 000 000 de FCFA, et des recettes externes d’un montant de 303 756 900 000 FCFA (dons budgétaires pour un montant de 47 156 900 000 de FCFA et des tirages sur dons en capital pour un montant de 256 600 000 000 FCFA) », renseigne le rapport.
La pression fiscale est projetée à 19,4% du PIB en 2024
« Globalement, la pression fiscale est projetée à 19,4% du PIB en 2024 contre 18,3% au titre de la LFI 2023, soit une progression de 1,1% correspondant à une hausse de 693,3 milliards FCFA. Cette progression serait le résultat mécanique de la croissance avec 9,2% d’augmentation du PIB, de l’embellie certaine des taxes sur biens et services ainsi que du renforceront des dispositifs de contrôle la DGID et de la Douane. Aussi, les administrations iront-elles traquer toutes les niches de recettes qui leur échappent jusqu’ici ; ambition qui avait justifié la mise en œuvre de la Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT) », révèle-t-on dans le rapport.
S’agissant des recettes des Comptes spéciaux du Trésor, elles sont arrêtées à 221,5 milliards FCFA en 2024, soit une hausse de 25,2%. Elles sont constituées essentiellement des comptes d’affectation spéciale pour 195,0 milliards FCFA (7,2 milliards FCFA destinés au fonds intergénérationnel, 15,2 milliards FCFA au fonds de stabilisation et 168,5 au Fonds national de Retraite) et des comptes de prêts positionnés à hauteur de 20,8 milliards FCFA.
Quant aux dépenses du budget général, le Ministre a informé qu’elles sont programmées à 5 533,9 milliards FCFA pour l’année 2024, soit une progression de 568,9 milliards FCFA en valeur absolue et de 11,5% en valeur relative par rapport à la LFI de 2023.
Les intérêts sur la dette publique et la masse salariale devraient, selon lui, progresser respectivement de 36,3% et 13,3% pour s’établir à 578,3 milliards FCFA et 1 442,5 milliards FCFA en 2024. Ainsi, le ratio de la masse salariale y compris les prestations sociales, rapporté aux recettes fiscales devrait atteindre 34,5% en 2024 contre 36,5% pour la LFI 2023.
Concernant les dépenses d’acquisitions de biens et services et de transferts, elles sont programmées à 1 676,9 milliards FCFA.
Quant aux dépenses en capital (dépenses d’investissement) de la LFI de 2024, il fera noter qu’elles sont prévues à 1 836,3 milliards FCFA contre 1 588,2 milliards FCFA dans la LFI de 2023, soit une hausse de 15,6%.
Les dépenses des Comptes spéciaux du Trésor sont quant à elles programmées à 221,5 milliards FCFA en 2024.