En marge de la cérémonie d’investiture de M. Mohamed Ben Omar Ndiaye comme candidat à l’élection présidentielle 2024 du mouvement citoyen pour la démocratie et le développement, tenu ce week-end, interpelé sur la question de la monnaie, il estime que celle-ci doit être basée sur une économie stable.

« J’ai eu à diriger l’agence monétaire de la CEDEAO, à conduire le programme de coopération monétaire de la CEDEAO pour les 15 pays membres, en tant que sénégalais, je pense que c’est une fierté pour moi et c’est le Sénégal qui a fait ça. Quand il y a un phénomène qui est né en Afrique et qui conduit à la création de monnaie en interne, en marge du projet de monnaie de 15 pays qui existe au sein de la CEDEAO, cela veut dire quelque part, on a eu des difficultés au niveau de la CEDEAO pendant très longtemps depuis 1973 », a laissé entendre Pr. Mohamed Ben Omar Ndiaye.

Selon l’économiste, les pays ne se sont pas retrouvés et ça, c’est un problème. Et l’autre problème selon lui, c’est que les populations ont imposé, ont attendu pendant longtemps la monnaie unique de la CEDEAO qui n’est pas venue parce que tout simplement, il y a eu beaucoup de contraintes, des contraintes culturelles mais aussi des contraintes structurelles. 

« La monnaie du Sahel qui vient, marque une rupture déjà avec les projets qui existaient là-bas. D’abord, ils sont trois pays, qui compte tenu de leurs relations avec la France, vont se démarquer un peu dans le cadre du mouvement qu’on appelle le mouvement anti français qui nécessite une révision de nos relations avec la France, relation de coopération avec la France mais également avec l’ensemble des autres partenaires alors c’est une monnaie qui est là, c’est une institution, ça doit avoir une gouvernance, une organisation mais également une monnaie doit être basée sur une économie relativement stable. Tout part sur la gouvernance de la monnaie et c’est ça qui est important », dira Pr. Ndiaye qui renchérit : « Ce Sont des pays qui ont des ressources et si vous prenez le Mali, le Burkina, le Niger, ce sont des pays qui ont énormément de ressources minières maintenant cette monnaie ne pourrait prospérer si et seulement si, si on a une bonne gestion de notre économie avec une bonne transformation des matières premières mais aussi une maîtrise des coûts, des prix, des exportations de ces matières premières ».

Il estime que les matières premières en Afrique sont exportées à l’extérieur mais on n’a pas de contrôle pour les prix qui dépendent des fluctuations du marché international. Selon lui, ces exportations sont importantes pour la stabilisation de la monnaie de réserve.

Dans un autre registre, il a tenu à préciser que le Sénégal doit assainir ses finances publiques, son économie et renforcer ses exploitations et son potentiel de réserves.

L’autre chose, c’est que le Sénégal aussi devrait revoir son cadre macroéconomique, stabilise son cadre macroéconomique qui est important pour une stabilité de la monnaie régionale parce qu’un pays même membre du CFA qui ne joue pas son rôle très bien, cela peut affecter le principe de l’Union. Le Sénégal devrait se lancer dans la maîtrise de ses réserves. D’abord, nous avons beaucoup de matières premières.

Revenant sur sa candidature, il souligne que c’est un jour de renaissance et d’espoir pour le mouvement citoyen pour la démocratie et le développement qui porte sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Il estime qu’au Sénégal, c’est un vent de changement qui souffle et ce vent-là est porté par son mouvement. Et il compte se baser sur les principaux axes que sont : Éducation et bien être ; justice sociale : Développement durable, emploi et Entrepreneuriat, digitalisation, inclusion sociale et intégration économique.